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Rubrique VOUS EN PENSEZ QUOI ?, page Votre point de vue

Que vous soyez consommateur ou patron de bar, écrivez à spartaclop@free.fr pour exprimer votre opinion et la manière dont vous vivez cette interdiction, quels changements vous avez observés dans votre quotidien. Vos témoignages seront publiés ici.  Ne pouvant mettre en ligne toutes les contributions, je serai  obligée de faire un tri, et de privilégier les textes qui ne seront pas trop longs.  N'omettez-pas d'indiquer de quel coin de France vous écrivez (nom du lieu + numéro de département)

Dimanche 24 février 2008 : Suis-je une mauvaise mère ? Le témoignage d'une mère fumeuse

Lorsque j'ai appris que j'étais enceinte, il y a de cela 21 ans, j'ai décidé d'arrêter progressivement de fumer. Je ne voulais pas stopper brutalement, me disant qu'une modification brusque de mes habitudes pouvait affecter mon humeur, mon corps et qu'un état d'irritation ou d'énervement pourrait être préjudiciable à l'enfant que je portais. Je ne voulais pas qu'il le ressente. Au bout de 2 mois de grossesse, j'avais complètement arrêté de fumer. En toute quiétude. J'avais par ailleurs décidé de ne pas changer les habitudes de vie qui me rendaient heureuse : j'ai continué à manger ce qui me faisait plaisir sans interdit, sans écouter les conseils bien intentionnés concernant mon poids et autres restrictions, j'ai continué à boire un petit coup de temps en temps et à me rendre dans des fêtes enfumées. Bref, j'ai porté ma grossesse dans une belle humeur, avec un état mental excellent. Puis après la naissance de mon fils, je l'ai allaité durant 6 mois, considérant que la nature, qui est bien faite, l'aiderait à croître en force et en vigueur grâce à ce lait bénéfique.

Puis, lorsque j'ai dû reprendre le travail six mois après, j'ai recommencé à fumer. Pourquoi ? Je ne sais pas. Habitude, liaison entre les deux actes (travailler-fumer) bref, je ne me suis pas vraiment interrogée à l'époque. Cela allait de soi, tout bonnement.

J'ai continué à fumer comme un sapeur et à promener mon fils partout avec moi, dans les concerts, dans les bars, dans les fêtes, dans les musées, au théâtre, dans des festivals rock, à la fête de l'Humanité, sur les routes de France et d'ailleurs. En bus, en train, en avion, à pieds, car je n'ai pas de voiture. Je n'aime pas les voitures. Dans son petit couffin au début, puis en kangourou, en poussette, en marchant, au fur et à mesure qu'il grandissait. Lui présentant le monde, ses réalités multiples, tous ces gens différents formidables et moins formidables, fumeurs, non fumeurs, buveurs, non buveurs, vieux, jeunes, joyeux drilles ou conformistes, vieux Français du terroir et africains récemment débarqués, ruraux ou citadins, homos ou hétéros.

A l'âge de raison, il a commencé à me dire " Tu sais maman, tu devrais arrêter de fumer. C'est mauvais pour la santé ". Je lui répondais " Je sais. Mais je n'ai pas envie d'arrêter. Et il y a des tas d'autres choses très mauvaises pour la santé, comme de mal manger par exemple ". Alors je l'emmenais au marché tous les dimanches matins, afin qu'il respire la bonne senteur des vrais légumes, le fumet des viandes rôties, l'odeur forte de tous nos fromages, qu'il sache ce que c'était que du poisson frais. Très urbaine moi-même, je n'ai pas voulu qu'il grandisse en ignorant les réalités de la campagne. Il allait passer ses vacances dans des fermes, en colonie, apprenait à traire le lait, à fabriquer du pain, des fromages, à s'occuper des vaches et des moutons. Et nous passions toutes nos vacances d'été à l'auberge de jeunesse de l'Ile de Batz, en communauté. Il y apprenait le bon air breton, les bateaux, les gens différents venus d'autres pays, la pêche, la mer, le vent, le partage et la liberté de déambuler sans crainte des automobiles puisque cette île n'étant reliée au continent par aucun pont, il y avait peu de voitures. Il a eu toutes les maladies infantiles qu'un enfant peut avoir : bronchites, otites, rougeoles, oreillons… puis plus tard bras cassés, chevilles foulées… ni plus ni moins qu'un autre.

De son côté, son père, fumeur occasionnel, qui ne vivait plus avec nous mais dont je suis toujours très proche, l'emmenait régulièrement dans cette vieille région minière du Pays de Galle dont il est originaire. Un peuple ruiné économiquement et socialement par la fermeture des puits sous l'ère Thatcher. Un peuple d'ouvriers, de prolos, de laborieux, fumeurs, buveurs, pleins de très mauvaises habitudes alimentaires, détenant des records de pratiques sanitaires déplorables et de maladies au Royaume-Uni mais avec une culture et un sens de l'autre vivaces. Un peuple drôle, simple, partageur, boxeur et pas toujours facile mais tellement généreux. Mon fils a goûté là-bas une nourriture épouvantable, côtoyé dans les pubs des générations de petites-filles, filles, mères, grand-mères accros à leur " pint " et à la nicotine. Il a usé ses fonds de culottes avec de vrais petits vauriens gallois, dont certains sont aujourd'hui de grands consommateurs de médicaments et d'autre chose.

Notre fils s'est frotté à tous ces dangers, ces périls, ces atmosphères enfumées, ces modes de vie pas toujours très catholiques ou " sains ". Aujourd'hui, il fume. Jusqu'à l'âge de 16/17 ans, il ne fumait pas. Puis est venu le temps des premiers pétards. Il fallait bien le laisser faire ses expériences, transgresser les interdits, délimiter son propre espace et sonder sa propre capacité à résister à d'autres réalités plus sérieuses.

Son père et moi ne l'avons jamais incité à fumer. Je lui ai toujours dit que je n'étais pas un exemple à suivre en la matière. Il a rencontré tous nos amis : alcooliques avérés, tempérants pratiquants, fumeurs de shit quotidiens comme adeptes de la nourriture bio et non fumeurs. Nous avons toujours abordé avec une grande liberté la question des drogues, des médicaments, de l'alcool, sans nous appesantir ou en faire une obsession, mais sans tabous non plus, au milieu de tas d'autres questions. Nous avons toujours connu sa bande de copains, des petits gars et des filles bien dans leur peau, certains fumeurs aujourd'hui, d'autres pas, certains buveurs, d'autres pas, certains fragiles, d'autres solides comme des rocs. Aujourd'hui, mon fils est très inquiet des ravages que la drogue, l'alcool et les médicaments ont fait parmi certains de ses amis gallois. Il essaie, à sa manière, sans les juger ou les condamner, sans discours moralisateur, de leur dire de temps à autre de ralentir et d'essayer de comprendre pourquoi ils sont dans de tels abus. Le contexte économique et social là-bas est très différent, beaucoup plus dur que dans son milieu parisien. Pour ma part, je crois davantage aux effets bénéfiques du dialogue entre copains qu'aux messages d'avertissements sanitaires des gouvernements.

Aujourd'hui je me pose la question, simplement : " suis-je responsable du fait que mon fils fume ? ". Je ne crois pas. Les parents sont autant des exemples que des contre-exemples. Et les différents cercles sociaux : proches, amis, milieu scolaire ainsi que les relais médiatiques ont aussi leur part dans la formation d'un individu et de ses pratiques.

Je n'ai jamais pensé que mettre sous cloche mon fils, lui créer un espace vierge de toute pollution ou d'habitudes qualifiées de " mauvaises " lui éviterait de sombrer, s'il devait sombrer un jour. Car comme dit le proverbe : " la peur n'évite pas le danger " Notre fils a développé une réflexion personnelle, a tiré ses propres conclusions et fait ses propres choix en pleine conscience. Parce qu'il a été confronté dès son plus jeune âge à un monde contrasté, dans l'échange constant de nos opinions respectives à l'égard des différentes questions touchant la vie des adolescents et des adultes. Parce que nous avons su attendre ses questions, sans anticipation intempestive. Parce que nous avons veillé à adapter nos mots d'adultes à ses interrogations enfantines. Parce que j'ai toujours répondu sans inquiétude à ses angoisses.

Mon fils a grandi sans peurs excessives parce que tant son père que moi-même ne craignons pas le monde et ses excès. Nous le prenons tel qu'il est, dans la joie ou la douleur, sa simplicité et sa complexité, sa drôlerie et sa gravité, ses qualités et ses défauts mêlés. Je ne m'inquiète pas pour notre fils. Il a toutes les armes pour affronter le monde. Et à 21 ans, il déjà une maturité et une aisance de communication avec son prochain qui sont remarquables. Bien sûr il fume. Et il s'enivre de temps en temps. Et il fait le fou. Et je lui dis de faire attention. Et je m'inquiète. Et il n'est pas à l'abri de tentations futures. Rien n'est jamais acquis. Mais il faut bien que jeunesse se passe. Je ne lui jetterai pas la pierre. J'ai fait la même chose que lui. La seule différence, c'est qu'il est bien mieux armé que moi. Et je suis sûre qu'il trouvera plus tôt que moi ses propres équilibres. J'ai confiance en sa force et en son jugement.

Alors suis-je une mauvaise mère pour ne l'avoir pas fait grandir dans un environnement parfaitement sain, sans bruits, sans horaires bien réglés, sans pollution excessive, sans fréquenter de gens aux habitudes de vie exemplaires, sans l'encourager à faire davantage de sport, lui qui n'y est pas trop porté ? Ai-je été un " mauvais exemple " ?

Je ne sais pas. Je crois être une mère imparfaite, excessive, énervante comme beaucoup d'autres mères. Mais une chose est sûre : mon fils suit sa propre route car je n'ai jamais eu pour ambition de me " replanter par bouture ", comme disait Balzac. Pour le meilleur ou pour le pire.

Nathalie
24 février 2008

Vendredi 15 février 2008 : de Guillaume (Paris)

/"Du passé, faisons table rase." Voilà la phrase qui résume le mieux cette nouvelle loi scélérate, qui renie en quelques coups de stylet trois siècles de complicité entre café et tabac. Sans ces deux substances, consommées dans des lieux publics, les intellectuels des Lumières ne seraient restés que des scribouillards sans avenir, l'opinion publique n'aurait jamais eu les tribuns qu'elle méritait, et la Révolution n'aurait ainsi jamais vu le jour.
Pollution, obsession du fric, consumérisme, fanatisme, intolérance, ignorance crasse, bêtise ... Notre époque est une époque de merde, mais nous devons la traverser en bonne santé, les baïonnettes dans le dos, et en souriant s'il vous plait !  No pasaran !

Samedi 9 février 2008 : la lettre ouverte d'Ingrid, étudiante à Toulon (83)

Lettre ouverte
aux ministres et dirigeants responsables du dernier décret liberticide en date, soit le décret anti-tabac n° 2006-1386 du 15/11/2006 en prolongement de la loi dite Evin, et appliqué aux lieux dits de convivialité ce 01/01/2008, ainsi qu'à Monsieur notre Président de la République, j'ai nommé Nicolas Sarkozy.

                Messieurs les sains de corps sinon d'esprit,

                Félicitations.
               
                Vous y parvenez, petit à petit, à nous priver de tout. Vos sympathiques pancartes fleurissent dans nos villes, s'épanouissent partout, s'étalent comme des putains ricanantes au front de tous les édifices. Les forces de l'ordre mobilisées pour cette -ô combien- légitime cause accourent à vos cris d'orfraies à la moindre volute suspecte. Pédophiles de tout poil et escrocs en tout genre, rassurez-vous! 2008 sera l'année de toutes les libertés; les représentants de la loi ont à présent mieux à faire! Du moment que vous ne fumez pas dans les lieux publics…

DEFENSE DE FUMER.

Dans les hôpitaux, je ne peux qu'approuver. Les transports en commun, les administrations, tous ces vases clos où l'attente n'en finit jamais, j'approuve encore, bien sûr, bien sûr. Même si l'incompétence avérée et la mauvaise volonté légendaire de nos services (publics), les retards chroniques de nos sociétés de transport (publiques), entraînent généralement chez le contribuable fumeur une impatience se muant rapidement en choix entre étrangler le préposé dans un accès de rage hyponicotinique ou s'en griller une petite… dehors, oui, on sait. Au bureau, je tique, mais enfin, admettons, passons, ah! La Tolérance…

                Mais le bistrot en bas de chez moi?

                Comment OSEZ-VOUS investir mon intimité si brutalement, jusqu'à ce bouge grandiose qui veilla avec tendresse ma première cuite, mon premier chagrin d'amour, mes premiers poèmes? Et les vieux, les piliers comme on dit, les vieux accoudés au comptoir, tout cassés de quarante ans de chantier à gâcher à genoux sur vos autoroutes, les reins cassés à édifier vos infrastructures glorieuses, oui, ceux-là à qui vous versez vos aumônes de retraites pour n'avoir pas à les regarder de près, ces vieux, dites-moi, Messieurs: qui de vous va venir leur arracher la Gitane du bec?

                Quelle imbécile. Dire que j'ai signé de ma main des pétitions réclamant l'aménagement d'espaces non-fumeurs dans les lieux publics, même dits de "convivialité" (vous l'avez vue, la convivialité,  la mine qu'elle traîne depuis le réveillon…), gênée que j'étais de devoir imposer mon vice à ces gens plus responsables qui n'avaient pas le choix… Et maintenant, maintenant… Maintenant, les voici, les gens responsables, délateurs modernes et bien pensants qui revendiquent pleinement la trahison comme moyen acceptable de me faire du bien malgré moi, et grâce auxquels je crève à présent d'ennui, chassée de mes rades familiers, affamée, isolée, mais en bonne santé! Vous pensez que j'exagère? Allez donc faire un tour sur la rubrique "délation" de la DNF.

                Plus jamais, alors ? Plus jamais le crissement de la pierre et le crépitement du papier qui s'embrase sur fond de glaçons qui tintent contre le verre? Plus jamais la première gorgée de bière glacée, une Gauloise entre le pouce et  l'index, la bouche pleine encore de cette fumée poivrée que j'adore? Plus jamais l'envolée bleu-grise qui monte vers le Créateur lui-même comme un hommage aux plaisirs terrestres, le nuage en halo pour m'y cacher dedans, pour dissimuler mes cahiers à spirale et ma terreur des gens?

Comment je vais soigner mes colères, mes angoisses, comment je vais rafistoler mon cœur quand il est chagrin, sans mon troquet et mon paquet bleu? Comment je vais imiter la Bergman, si je peux plus souffler ma fumée au visage du serveur en commandant un apéritif ridicule et prétentieux quand on m'invite au restaurant? Rejeter la tête en arrière avec un rire de gorge travaillé, vous m'accorderez que ça a moins de classe avec un bâtonnet de céleri qu'un cigarillo…

Et ma bière alors? Elle n'aura plus de goût, ce goût douceâtre de larmes tièdes qu'elle prend avec le tabac et un peu de sirop… jusqu'à ce qu'on me l'interdise, peut-être, ça aussi… (Pensez-vous, alcool, ET sucre, dans le même verre! Quelle horreur!)

                Et puis j'allume la radio, Messieurs -pas la télé, cela fait longtemps que j'ai arrêté, Dieu merci- et je vous entends débiter vos platitudes, bafouiller et vous enferrer dans les mêmes Vieilles Bonnes Excuses. Le Bien Public. La Santé. Et bien, ce que j'en dis, moi:
FOUTAISES!
Chacun de nous a subi la perte injuste, irraisonnée, de quelqu'ami, quelque parent, parti trop tôt, bêtement, douloureusement, d'une maladie injuste, souvent, d'un accident absurde. Mais des victimes du tabagisme PASSIF, vous en connaissez beaucoup, vous, personnellement? Que celui qui a perdu un membre de sa famille (même un arrière grand oncle ou une cousine Josette par alliance) d'une affection causée par son tabagisme à lui me colle la première amende.

                "Fumer nuit; fumer provoque le cancer mortel du poumon, la stérilité, fumer entraînera sur le pêcheur impénitent toute une variété démoniaque de maladies cardio-vasculaires et artérielles entraînant je cite une mort longue et douloureuse", mais enfin c'est MON problème, ce sont mes poumons, ma langue, mes artères, mon air. En passant, ce sont également mes euros qui paient les taxes que vous percevez sur ce poison épouvantable contre lequel il faut lutter, mais qu'il ne faudrait surtout pas supprimer.

                Hypocrites ! Les plus hargneux d'entre vous sont ceux qui ont fumé vingt ans! Fumeurs repentis, quel mot affreux et lourd d'implications, repentis -mais pas guéris, à l'évidence, à voir l'agressivité qui se dégage de vos cervelles aigries, et comme le moindre effluve de tabac vous tourne encore la tête à vous rendre méchants! Quant à nos amis non-fumeurs, que vous dire? La déception et la consternation se passent de commentaires…

Quelle belle société que la nôtre. Plus de vapeurs orientales pour chasser les démons et la douleur physique, plus d'alcool digne de ce nom pour affronter les nuits d'angoisse - c'est moi qui ai interdit l'absinthe peut-être? En remplacement, anti-dépresseurs abrutissants et "professionnels" inaccessibles au salarié moyen. Et la télé-réalité, bien sûr. Plus de maisons closes où contenir les pulsions non conventionnelles, et où veiller sur les "filles" correctement, santé et sécurité incluses. Au lieu de ça, recrudescence de tordus de plus en plus inventifs et d'esclavagisme sexuel clandestin irrépressible. Bon sang, même plus de pains au chocolat pour les gamins à l'école! Mais si, Kikinette, c'est bon le chou rouge au goûter.

Ne fumons plus, ne mangeons plus, ne vivons plus, ou juste assez pour acquitter nos impôts. Ne faisons plus sauvagement l'amour à un bel inconnu croisé dans la fumée bleue d'un rade à marin, ne nous empiffrons plus de chocolat aux noisettes et de cassoulet de Maman (dans cet ordre) en attendant qu'il nous rappelle, ne nous soûlons plus dans ledit rade trois jours et trois nuits d'affilée en espérant le croiser, puis trois jours et trois nuits de plus parce qu'on ne l'a jamais revu et qu'il n'appellera plus…

Messieurs les gouvernementaleux, anti-américains primaires qui crachez sur leurs quelques bonnes idées mais ne pouvez vous défendre de les imiter dans ce qu'ils inventent de plus stupide, vous avez donc décidé de ce mauvais remake de la Prohibition. La France ne berce pas d'Eliot Ness en son sein, mais bien sûr vous trouverez toujours quelque bonne âme concernée, prête à nous vendre pour trois fois rien, quelque réminiscence de paysan moyenâgeux, prompt à porter son fagot au bûcher de nos libertés. Ils s'agitent déjà, ravis de l'aubaine. Messieurs, à compter de ce jour et jusqu'à votre très espéré retour à la raison, je vous jure de ne plus déposer que de l'immaculé, du vierge, du blanc -à l'image de votre capacité de réflexion et de la liste des choses que j'aime et qui sont encore légales dans ce pays- dans vos urnes mortuaires où reposent les cendres de ce qui faisait la France, ma France.

                Interdiction de fumer. Interdit aux fumeurs. Et puis, dans un avenir proche, il faudra déclarer son statut, fumeur ou non-fumeur, l'arborer par un badge peut-être, pour bénéficier d'un logement, décent ou pas, pour mendier un emploi - oh, loin de vos sphères respectables, bien sûr… Interdit aux fumeurs, les nouveaux juifs, les nouveaux nègres, pestiférés contagieux, empoisonneurs d'air comme d'autres de puits et dévoreurs de petits enfants… Ca ne vous rappelle rien, Herr Kommandants de la République française? Travail, Famille, Patrie, et puis surtout, la santé, n'est-ce pas?

                Votre bien méprisante.
I.D.

Vendredi 8 février 2008 : de Cathy, Pantin (93)

Pantin, le 8février 2008
Je ne pensais pas finir un jour sur le trottoir, et pourtant ça y est j'y suis depuis le 1er janvier2008 et il y fait très froid. D'ailleurs je constate une arrivée massive de gens qui tout  comme moi  ont fini sur le pavé. Et nous tenons tous entre nos doigts fébriles cet obscure objet du plaisir devenu soudain une représentation du mal." Il n'est plus possible de forniquer au chaud, Faites donc ça dehors."
Alors on obéit , on a pas le choix et pour continuer à vivre on sort fumer sa clope. Les regards et les commentaires des passants mi-agacés, mi-fumeurs;les mères des p'tits copains de vos gamins qui  vous tuent du regard quand elles constatent qu'en plus de fumer des clopes; ça elles l'avaient déjà repéré;  vous buvez de la bière. C'était bien mieux avant. Tant pis pour le café-clope et vive la liberté.
 

Dimanche 3 février 2008 : Lettre ouverte à Mme Bachelot, du collectif lyonnais BLC

LETTRE OUVERTE A MADAME LA MINISTRE DE LA SANTE, DU COLLECTIF DES BARS ET LIEUX CULTURELS

Nous vous écrivons cette lettre parce que nous pensons que le document financé par le ministère de la santé (ci-dessous), censé avoir une vertu éducative ... est insultant.
Il est dévalorisant pour le personnel et dégradant pour la clientèle. Résumer ainsi le rôle de nos lieux est primaire, sexiste et discriminatoire.

Nous pensons plutôt que, dans un bar, on peut  :
  • venir briser sa solitude, trouver une écoute,
  • lorsqu'on est le grand-père d'à côté, trouver de l'aide pour remplir ses documents administratifs,
  • rire avec d'autres des petites mésaventures de la vie,
  • côtoyer un maçon salarié lorsque l'on est thésard d'histoire au chômage, refaire le monde avec un rmi'ste,
  • voir un spectacle, une exposition, écouter de la musique sélectionnée et non pas déversée de façon irréfléchie afin de remplir l'espace
  • lire de la presse écrite intéressante, pas forcément des papiers people, nos lieux ne sont pas des salles d'attentes
  • échanger des savoirs, de la connaissance et des expériences,
  • prendre un verre sans se faire harceler par les " dragueurs de Miami ",
  • avoir des conversations intelligentes, des débats, 
  • réfléchir à  la politique locale, nationale et internationale, bref s'intéresser avec d'autres à la citoyenneté,
  • rencontrer des professionnels dans les lieux, au regard ouvert et dont les clients ne lorgnent pas les fesses

Et nous pensons également que dans un bar on ne peut pas, parce qu'il n'est pas tolérable d'encourager les pratiques suivantes : " faire semblant de lire le journal pour mâter peinard la serveuse, ou encore raconter des blagues sur les blondes ...à des brunes " et plus généralement tenir des propos racistes, sexistes ou homophobes.

Bref, nos bars ne sont pas des défouloirs à bêtise, des foires aux abrutis en rut mais des lieux de rencontres, d'échanges, de partages, de solidarité, de culture et de convivialité.
Par ailleurs, nous attirons votre attention sur le fait que cette loi anti-tabac pose d'importants problèmes d'application concernant plusieurs points :
  • la perte évidente de chiffre d'affaires (diminution des pauses café, préférence pour les terrasses équipées,  opposition à la loi par les fumeurs qui représentaient plus de la moitié de la clientèle)
  • lorsque l'on est responsable d'un bar, seul au service et fumeur de surcroît il devient difficile pendant les pauses cigarette de veiller à l'application de toute la réglementation qui nous incombe au sein du lieu
  • accroissement des inégalités entre les bars du fait de l'impossibilité technique et/ou financière pour les  lieux possédant peu de moyens, d'installer des cabines fumeurs ou des terrasses chauffées 
  • indécence de chauffer le trottoir alors que le réchauffement de la planète est un danger (nous songeons ici au Grenelle de l'environnement …)
  • les clients à mobilité réduite peuvent difficilement opérer les allées et venues
  • la présence de nos clients sur les trottoirs pose des problèmes de sécurité et gêne notre voisinage
  • les quelques personnes qui, profitant de la nécessité de sortir pour fumer, partent sans payer. Se protéger de cela induirait de faire payer immédiatement les consommations, ceci n'est pas dans nos pratiques et entamerait la relation de confiance avec l'essentiel de la clientèle qui est bienveillante.
  • les discussions entre fumeurs et non fumeurs, sans cesse interrompues.

POUR UN AMENAGEMENT DE LA LOI ANTI-TABAC

Ainsi, Madame la Ministre, cette loi ne correspond ni à la réalité de nos lieux, ni à celle de nos clients. Elle nous pose de graves problèmes qui risque, d'ici peu, de mettre en danger un certain nombre d'établissements. C'est à dire, réduire notre masse salariale, rentrer en conflit avec le voisinage,  augmenter nos prix de vente et, finalement, fermer nos bars et licencier tous les salariés. Tout ceci nous semble aller à l'encontre des objectifs politiques qui ont été fixés (pouvoir d'achat, lutte contre le chômage, citoyenneté, développement durable, politique de civilisation, ....).

Ainsi, nous souhaitons pouvoir vous exprimer de vive voix tout cela et envisager avec vous les solutions viables qui permettent d'enrayer les problèmes liés à l'application de cette loi dont nous ne contestons pas les fondements.

ETABLISSEMENTS SIGNATAIRES
___________________________________________________________________________________

L'Apéro Rock (31, rue Ste Geneviève, Lyon 6eme)
Le Bec de Jazz (19 rue Burdeau Lyon 1er)
Le Café-Lecture, Les Voraces (2, rue Camille Jordan, Lyon 1er)
Le Dahu des Pentes (5, rue Burdeau Lyon 1er)
Kraspek-Mysik (20, Montée St Sébastien Lyon 1er)
...

NOTE : Pour les établissements qui souhaitent rejoindre le collectif des bars et des lieux culturels :
Envoyez les coordonnées complètes de votre établissement par mail à collectifblc@gmail.com Ou par courrier :

COLLECTIF DES BARS ET DES LIEUX CULTURELS
27 RUE BOUTEILLE
69001 LYON

Vendredi 1 février 2008 : une initiative de Guillaume (75), à l'occasion des Municipales

J'ai fait part courtoisement de mon exaspération à ma députée, mais je pense que cela ne suffit pas. Je crois qu'il faut contacter tous les candidats aux municipales. c'est en tout cas ce à quoi je vais m'employer dans mon arrondissement (je suis parisien). Cordialement. Guillaume
 

Samedi 2 février 2008 : un témoignage de quelques actions efficaces en Poitou-Charentes

du collectif RESTONS LIBRES (restonslibres@voila.fr)

Bonjour,

Nous sommes un collectif contre le décret anti-tabac, nous vous présentons nos actions :

Nous informons les gens dans la rue, les bars, les discothèques avec des tracts, des pancartes, nous rencontrons les élus afin de connaître leur position par rapport au décret anti-tabac. Dimanche, au festival d'Angoulême et mercredi. A Poitiers, nous avons fait signer des pétitions et défilé avec des pancartes pour inciter les gens à se mobiliser et à réagir. Nous avons averti la presse écrite (Sud-Ouest) et la radio (France bleue) qui ont diffusé l'information.

La majorité des personnes rencontrées étaient contre le décret et son application : "on ne nous laisse plus beaucoup le choix ", déclare un des signataires.  Beaucoup pensent qu'il faudrait laisser le choix et la liberté aux fumeurs et aux non-fumeurs. En trois semaines, nous avons recueilli trois mille signatures.

Dimanche 3 février. A 15 heures, nous ferons un sitting à Périgueux pour défendre le patron du bar "Le Lutetia", Philippe Deleporte, qui est désespéré par la situation. Il ne se sent ni respecté, ni écouté dans sa profession. Venez nombreux le soutenir et/ou faites circuler l'information.

Quelques phrases entendues pendant la signature des pétitions à Angoulême :

"Si on nous enlève la cigarette, autant enlever la pipe à Brassens et la clope à Prévert "."Sur le festival, j'ai vu une photo de Prévert avec des inscriptions écrites en volutes de fumée. Mes enfants  l'ont regardée, alors je peux porter plainte.  "Je signe.Ca commence avec la cigarette, et on ne sait pas où ça s'arrête. "Le cancer du poumon, c'est six mois, alors, avec toutes les taxes que l'état perçoit avec le tabac qu'on achète, les soins sont largement payés. ""Un buraliste d'un P.M.U. de campagne a affiché une reproduction de la photo de N. Sarkozy fumant le cigare "en toute intimité" dans les bureaux de l'Elysée et a annoté pour ses clients : "il a le droit, mais pas vous." Un vieil homme d'origine portugaise: "Ne pas fumer dans les restaurants, O.K., mais dans les bars...Je viens d'un pays où¹ il y a eu la dictature, et ici les libertés disparaissent de jour en jour." A La Rochelle : une infirmière: "Mieux vaut vivre moins longtemps et bien plutôt que longtemps et mal. Ceux qui fument savent que ce n'est pas forcément bon pour eux, mais c'est un choix; Ils le font aussi pour le plaisir, il y a toute une philosophie de la vie derrière ça. Interdire de fumer, c'est comme interdire le droit à la parole. Les espaces fumeurs sont toujours les plus conviviaux; souvent les espaces non-fumeurs se vident parce que les gens s'y ennuient; le décret, c'est encore diviser, c'est une xénophobie de plus. Son mari : "J'ai visité des pays d'Amérique latine où la démocratie est plus jeune et où règne un autre climat de liberté; avec le décret, on revient cinquante ans en arrière. Les bars sont désertés, cela fait le vide." "On nous dit que la cigarette pollue. Et la fumée des voitures? Et les O.G.M ? Et les pesticides?""On va nous donner des conseils d'hygiène de vie, mais mon médecin est mort il y a cinq mois alors qu'il ne fumait pas Par contre, je me souviens que mon vieux médecin de famille est mort à 80 ans, alors qu'il fumait des Gitanes maïs."

Vendredi 1er 2008 : une question de Bernard Fritz, patron du bar AU GRENADIER (67)

(...) Une question : un non fumeur mécontent, malade? qui aurait besoin d' un rein ou d'un coeur pour une transplantation accepterait-il celui d'un fumeur ? Demandons à Mme Bachelot

Jeudi 31 janvier : ce qu'en pense un routier, des routes de France

J'ai un pote routier qui passe la semaine sur les routes de France. Il me dit que c'est pareil partout... "ça sent la mort et l'eau de javel".Sophie

Jeudi 31 janvier 2008 : Je craque ! par Sophie, patronne de bar

publié sur BAR FUMEUR :

Voilà, je me suis inscrite sur un forum non-fumeurs pour essayer de comprendre pourquoi, un mois après l'entrée en vigueur de l'interdiction de fumer, oui, pourquoi n'ai-je vu AUCUN nouveau client non fumeur pousser la porte de mon établissement ???

Ceci serait-il un élément de réponse ?

Citation :

« d'autant que dans mon entourage, le tapage fait autour des bars "rebelles" fait énormément de tort à tous les bars, ils tendent a prouver (a tort car cela représente quelques bars en France) que les bars n'ont pas changés et sont restés des bouges crades et immondes ou le patron parle fort.

les bars doivent absolument communiquer sur leur renouveau, leur nouveau mobilier, leur propreté, leur nouveau design, la nouvelle mentalité des hôtes, des employés, etc... je pense que c'est une campagne de pub que le gouvernement peut et doit leur offrir (communiquer sur les lieux de convivialité sans tabac). pour le reste rien ! »

??? Il ne suffirait donc pas d'avoir désenfumé le lieu pour plaire aux non fumeurs…
Il faut aussi changer le mobilier et la couleur des murs pour qu'ils soient à leur goût ? Proposer des cocktails « tendance » et faire attention à ne pas parler trop fort ? C'est cela ?

On dit que la clientèle d'un bar est à l'image du patron. Et c'est vrai.

Mon tout p'tit bistro est un lieu d'habitués et je suis attentive au « petites préférences » de chacun (pas de glaçon, ½ sucre, dans un verre à pied…) et chaque personne possède son sous-verre personnalisé, gravé par mes soins.

Mon bar est un bistrot d'ouvriers, de routiers, de motard… des gens simples. Comme moi.

Mais mon bar est surtout, et AVANT TOUT, un lieu où se tisse du lien social.

Un lieu où les anciens apprennent aux jeunes à jouer aux cartes ou à faire des montages de lignes pour la pêche…
Un lieu où le mécano va dépanner la voiture de la p'tite dame qui n'y connaît rien et qui allait se faire arnaquer par son garagiste…
Un lieu où Un Tel aide un autre à rédiger ses lettres de motivation…
Un lieu où il y a toujours quelqu'un pour emmener la mamie d'à côté faire ses courses…

Un lieu où les fumeurs et les non fumeurs ont toujours cohabité dans la bonne humeur…

Des amitiés très fortes se sont créées ici.
Des couples se sont formés.
Des soirées inoubliables se sont improvisées… Un Tel amenant sa « terrine maison », un autre le pain, un autre sa guitare…

En témoignent les murs de l'établissement, tapissés des photos de ces bons moments.

Voilà ce qu'était ma réalité et ce qui me donnait l'envie d'ouvrir tous les matins.

Aujourd'hui, les gens sont toujours là, mais moins souvent, moins longtemps.
Les sourires se crispent. La joie de vivre s'étiole. L'ambiance n'y est plus.


Que dire à cette mère de famille qui vient tous les matins depuis 3 ans, se détendre après le boulot, faire les mots croisés, boire un café et fumer une clope (elle ne fume pas chez elle) ?
C'EST INTERDIT ! « Va fumer dehors. Comme chez toi. Après tout… tu as l'habitude !!! »

Que dire à ce papy de 84 ans qui vient le dimanche boire 2 blancs et jouer du banjo ou de l'harmonica pour le plaisir de tous ?
C'EST INTERDIT ! « Mettez votre cache nez, Pépé, et allez fumer dehors ! »

Samedi soir.
Les p'tits jeunes ne sont pas là.
Ils ont préféré s'acheter une bouteille de Whisky chez Lidl et s'enfermer chez l'un d'eux…

La bande de copains trentenaires est bien là, elle.
Ils sont 12. Ils se rejoignent ici après le boulot.
Il y a 3 non fumeurs dans le groupe.
Les fumeurs mettent leurs manteaux pour aller dehors.
Je les accompagne.
Les 3 non fumeurs protestent.
« M'enfin ! On est entre nous ! Restez à l'intérieur ! Dehors ça caille ! »

Ben… Non. C'EST INTERDIT !

Alors les non fumeurs enfilent à leur tour leurs blousons pour nous rejoindre dehors, rester avec leurs potes.

Ils est 23 h 30.

On est tous dehors. On fume et on claque des dents.
On regarde le bar vide. Il n'y a plus personne dedans…
Personne ne parle.
L'absurde et le grotesque de la situation se lit dans les regards.

Je propose un concours de « lancer de mégots sur la chaussée » pour essayer de détendre l'atmosphère… mais personne n'a envie de rire.

Bon, ne désespérons pas. Après tout, il n'est que 23 h 30.
Peut-être qu'une famille de non fumeurs avec enfants va avoir une subite envie de boire un jus d'abricot et d'entrer dans ce bistrot devant lequel sont regroupés une bande de types aux cheveux longs, en train de fumer, le visage fermé, appuyés sur leurs motos…

Non, vraiment, ce soir personne n'a envie de rire.


Aujourd'hui nous sommes mercredi 30 janvier.
Il est 15 h 30 et je tourne tellement en rond dans mon bistrot que j'ai le temps d'écrire ce (très) long texte…

Ça fait 4 jours que je n'ai pas vu « la bande du soir » qui venait pourtant quotidiennement.
Hier, 35 € dans la caisse ! Pour 12 heures d'ouverture !
Lundi, 60 € !...


Sur le forum des non-fumeurs, quelqu'un a écrit : « Il faut que les gens s'adaptent. Il faut laisser le temps au temps. »

Le temps de QUOI, bordel ???

Le temps que les « petits » comme moi, crèvent, et qu'on construise des Flunch avec du mobilier design et des jolies couleurs à la place de nos bistrots ??? C'est ça ?


Excusez moi, je sais, ce texte est long et il ne fait pas avancer les choses... mais ça fait du bien.

Dimanche 27 janvier 2008 : remerciements, de Martine

Voici mes remerciements aux orfèvres du décret anti-tabac:

Merci Madame Roselyne BACHELOT,
merci Monsieur Xavier BERTRAND,
de prendre soin de notre santé et de troquer nos libertés, vous dont l'apparence traduit tous les excès…

Mercredi 23 janvier 2008 : le témoignage d'un frontalier du Luxembourg

"Je suis pris en otage ! 21 jours que je ne vois pas mes potes a l'apéro, plus de café le matin pour prendre des nouvelles du village. Je refuse de boire mon verre et d'aller dehors me geler les couilles alors que je suis un consommateur comme les autres. Quel plaisir d'aller fumer une bière au lux' car en plus j'achète tout ce que sarko n'aura pas en taxes". Vive la LIBERTE ET MORT AU CONS.

Mardi 22 janvier 2008 : un mail un peu amer de Jacques

Depuis janvier, je ne fréquente plus du tout les bars.
Nous allions ma femme et moi au moins 2 fois par semaine au restaurant. Désormais, si nous devions nous y rendre, ce que je souhaite le moins souvent possible, je prendrais un plat et c'est tout (eau plate, pas d'apéro ni de dessert, ni café). Quelles économies!  Merci pour cela à la dictature sociale.
Félicitations pour votre site, mais il est malheureusement trop tard.   
J.T.

Vendredi 18 janvier 2008 : reçu de Farida (Paris) : Qui peut me répondre ?

Le mercredi 2 janvier au soir, ma petite famille et moi allons au Théâtre de la Colline voir «À l'hôtel du Libre-Échange» de Feydeau, mis en scène par Alain Françon.
A deux ou trois reprises, les acteurs ont fumé cigare et cigarette sur scène, dégageant un nostalgique odeur que certains toussoteux de la salle ont peu apprécié. La question est : le Théâtre de la Colline a-t-il été verbalisé ? Et, sous prétexte d'œuvre dramatique, les acteurs ont-ils le droit de fumer sur scène ? Mais c'était peut-être un pied-de-nez au décret...
Toujours est-il que moi, indécrottable fumeuse, au lieu de traîner au café le matin avec les parents, une fois la gosse déposée à l'école, je speed pour aller m'en griller une, mais avec le bonheur d'observer les terrasses pleines et les cafés vides. Je laisse moins de fric aux restaurateurs. Ils attendront le printemps ou l'été pour titiller mon super pouvoir d'achat.

Bravo pour votre site et continuez !
Farida


PS : [à propos du blog du jeudi 17, La guerre des terrasses"] : (...)  j'espère que les fumeurs seront tout de même prioritaires pour les places en terrasses. On fera comme les Allemands sur les plages tunisiennes : on mettra une serviette pour réserver notre place !!! Les non fumeurs ne veulent tout de même pas avoir le sourire de la fermière ET la considération du fermier. Au prix de la plaquette de beurre...

Très cordialement
Farida"


Jeudi 17 janvier 2008 : un vendeur de cabines contre les expulsions

Bonjour et bravo pour votre site!

Fumeur et fréquentant les lieux de convivialité, je trouve personnellement anormal qu'aux prix des consommations on soit obligé d'aller dans le froid pour s'en griller une!

Je vends des cabines fumeurs homologuées aux cafés et discothèques.

Beaucoup de patrons ne sont pas offusqués de mettre leurs clients dehors! Moi si!

Continuez la lutte! Cordialement.



Jeudi 17 janvier 2008 : de Nicotinella, Pantin (93) : Boulot, Bistrot, Vade Rétro

Comme notre chère créatrice du site Spartaclop, je suis plutôt adepte du " là tu dépasses les bornes des limites ", bravage d'interdits et autres provocations. Ce qui m'interpelle comme dirait l'autre sont les effets diamétralement opposés entre l'interdiction du tabac au bureau et dans les lieux dits de convivialité, ben oui, des fois ça tourne au pugilat, surtout en fin de soirée.

L'interdiction de la clope au boulot a eu pour moi plein d'effets bénéfiques. Primo moult nouveaux potes, deuxio, un gain de temps pas pris sur mes RTT et tertio, un délestage de travail et ce sans accroître la charge de boulot de mes collègues, un exploit !

Je m'explique.

Au premier jour de l'interdiction de fumer sur les lieux de travail, je descends sur le perron du bâtiment abritant services publics et boîtes privées. Il est 10 heures, l'heure d'en griller une, normal après avoir pris le café trois quarts d'heure avec les collègues, faut dire que le petit dernier de Christine a des problèmes en classe et il fallait régler ça. La porte vitrée s'ouvre et quinze sourires désarmants m'accueillent. Mes nouveaux amis. Je ne les connais ni d'Eve ni d'Adam, deux ans qu'on bosse au même endroit, et ça y est nous sommes un clan, une famille soudée par notre vice commun, c'est tutoiement d'office, solidarité, échange de mails pour s'échanger toutes les conneries qui circulent sur le net. Les semaines passent, les liens se créent, la pause clope ne dure plus 8 minutes mais 15, on parle vacances, " au fait tu aurais pas une paire de boots en 35, mon fils part au ski ? ". Résultat des courses, plein de potes et de potesses, et même plus si affinité pour certains.

Deuxièmement le gain de temps, à raison de 3 à 5 clopes je dégage du temps libre, plus si je rencontre les copains, on peut en tirer une variable de 50 mm à presque le double. Travaillant dans le service public, il n'existe pas encore le pointage-fumage, et c'est tout benef pour l'employeur, car gain de temps = repos = décontraction = meilleur efficacité. Par contre il reste un écueil, le boss. En effet, si tu fumes au-delà du raisonnable (à définir) tu as intérêt à ne pas avoir un boss fumeur. Tous les prétextes sont bons pour aller en griller une sans trop se faire remarquer. La photocopieuse couleur elle est au quatrième étage, alors au lieu de monter tu descends et le tour est joué, il faut penser à changer d'endroits, les parkings, les différentes sorties… On peut aussi apportez un dossier urgent chez machine, faire signer un parapheur supra important… La liste n'est pas limitative.

Surtout ne pas culpabiliser car les non fumeurs font pareil mais pour des raisons sans doute moins avouables, genre rencard à la photocop, coups de fils perso en province ou pire à l'étranger, factures à régler, longues parties de solitaire, ici encore liste non limitative.

Mais le boss en fait ce n'est pas un vrai écueil. Dans le service public, le boss est par définition un vieux, donc il a souvent déjà arrêter de fumer depuis belle lurette. Etant boss il aura de quoi subvenir à ses besoins le jour de sa retraite bien méritée, donc il compte bien être encore en vie pour en profiter. Pour le commun des mortels, vous et moi, soit vous n'aurez pas un radis pour acheter vos clopes soit vous serez mort, donc en fait quand on n'est pas boss, on peut fumer, on ne risque pas grand-chose.

Pas de délestage de travail à mes collègues, bien placée pour le savoir, on ne fait pas grand-chose, donc je peux allez fumer avec ma conscience pour moi, le courrier rédigé il y a un mois partira bien dans un mois comme prévu. Je salue donc l'arrêt du tabac au bureau, mais ne comptez pas sur moi pour applaudir au cadeau du nouvel an.

Le bureau est devenu lieu de convivialité et ces fameux lieux de convivialité un enfer. Pas beaucoup de solutions, moi je boycotte et j'attends le printemps et que rouvrent les terrasses. Vive les livreurs de sushis, on ne paie plus les bières à un prix exorbitant, ni le taxi, ni la baby-sitter. On évite les cons et les bastons aux stations de taxi, qui peuvent aboutir à un rapatriement vers les urgences les plus proches et faire augmenter la facture de la soirée. Je n'irais plus au resto ni au café avant les beaux jours.

Reste une solution pour passer l'hiver, l'arrêt maladie d'octobre à avril, ou un départ pour l'étranger, mais où ???

Nicotinella

Jeudi 17 janvier 2008 : un appel de Fabienne Paul, de Belgique

Bonjour, 

Au nom de nos traditions et de notre pôle touristique de la liberté, puis-je vous demander de consacrer toute votre attention sur ce courrier et la faveur de le diffuser comme une (News) Lettre Spéciale d'information  à l'attention de tous vos contacts, amis ou connaissances…  Vu le contexte actuel, il en va de l'avenir même de nos professions et hobbies !  Du sens même de nos valeurs, et dans un état non dirigiste et respectueux, où l'attrait et les investisseurs dans notre façon de vivre sont en jeu, chacun doit pouvoir, ailleurs que sur le trottoir, avoir le droit de discerner par lui-même.  Qu'en pensez-vous ?

Cher Monsieur,
Auteur d'un livre en honneur de la mémoire, entre autres, de Jacques Brel, Miles Davis et Jimi Hendrix, qui auraient été les premiers à qui « on ne l'a fait pas », non-fumeurs « n'avalez pas n'importe quelle loi ! », « ne soyez pas totalitaires, et encore moins dupes», « la fumée … symbole de démocratie, ne met pas en péril la santé publique des non-fumeurs » intelligents et sympathiques (pour qui des solutions libérales existent ; et, mettre carrément à la rue, transformer légalement d'honnêtes citoyens en illégaux, ou faire croire obstinément aux subtils endoctrinements et matraquages idéologiques alarmistes de campagnes hygiénistes restrictives, prohibitives, unilatérales, onéreuses et exagérées : n'est-ce pas tout simplement malhonnête, incivique et xénophobe ?)… En songeant encore que Keith Jarrett a eu le risque d'un procès sur le coco pour avoir fumé une cigarette (ce que, paraît-il, il fait depuis 40 ans) lors d'un concert en plein air en Angleterre … je me demande … que seraient les bars, les festivités, les théories et les découvertes, les tables de négociations, la convivialité, les contrats et même notre société toute entière, sans les êtres libres fumeurs ? …

En souvenir d'un Einstein fumeur de pipe, à qui l'on doit quelque science et quelque lumière, et, n'en déplaise aux manœuvres de Bruxelles et aux ficelles non occidentalistes des organisations internationales (… l'Afrique n'a-t-elle pas d'autres priorités que la chasse aux fumeurs), ce serait un peu comme la musique sans guitare … Un monde sans musicien et sans femme … 

Une bibliothèque sans Sartre, un bateau sans Cousteau ...  Un repas, sans sel ?...

Sur la trace de ces « grands maîtres », je tenais à vous informer d'une pétition que j'ai écrite (en Belgique) en tant qu'écrivain, en vertu d'un droit existant au niveau européen sur base d'une action citoyenne, et pour laquelle je cherche soutiens et signataires (à une échelle qui peut être internationale).  Il est évident que nous devons refuser la propagande anti-tabac qui mine les bases même de notre société, c'est le mode même d'organisation(s) sociale(s), politiques, culturelle et économiques qui est ici en jeu (et le nombre de faillites de restaurants ou la désertification de commerçants vers la Hollande – où l'on peut encore fumer – en période de fêtes en Belgique par exemple, ne cessent de le démontrer).

Plus grave, cette loi a pour effet sournois (ou voulu ?) de détourner les fumeurs des zones de pouvoir et de les assigner en quelque sorte à domicile.  On ne pouvait imaginer mieux pour évacuer les fumeurs des postes de commandes de notre société !... (Même l'eurobaromètre stipule que « c'est dans les franges de population les plus éduquées que l'on fume le plus » … - si ça ce n'est pas un argument de politique de sauvegarde de nos libertés et de certaines valeurs !...-).

Il me semble donc terriblement important de refuser cette désappropriation de notre « espace public » …  territorial, institutionnel, professionnel, économique, convivial et culturel.  Et de soutenir une prise de conscience ou une mobilisation (qui peut être d'ordre européen).    Il me semble que le regroupement de quelques intellectuels, artistes, chercheurs, avocats, industriels, hommes d'affaires, hommes d'influence ou autres individus responsables sur ce sujet serait judicieux et motivant, si vous pouviez m'y aider !  (Seul, on n'est rien, mais ensemble …)

Je vous propose, ce qui me semble être un devoir élémentaire, de diffuser cet appel nécessaire et citoyen à ma pétition (sur Internet ou ailleurs).  De jouer un rôle essentiel d'information et sauvegarde de nos possibilités de travail, et par solidarité, d'être un gardien attentif dans la dangereuse structuration de notre culture.

Il serait temps qu'un discours officiel émerge pour montrer le scandale intellectuel propagandiste qui est à l'œuvre dans cette affaire (avec les faux arguments de la santé publique brandie comme un absolu pour un risque minime et démesuré du « tabagisme passif », expression impropre qui vise à éliminer la cigarette de la camaraderie – et le verre de l'amitié) (Rappelons que pour un problème concernant les façons de vivre de toute la population, et donc sa capacité d'agir et son avenir économique, le nombre cité de 5.000 cas de « victime du tabagisme passif » en France ne représente que 0,008 % de risque).  On ne condamne pas 30 % (de fumeurs) d'une population au nom d'un risque (càd une fausse menace), minime (pour ne pas dire nul), et presque inoffensif au regard d'enjeux généraux et structurels. (En plus, il y a presque autant de danger de se casser la figure en allant au resto que de vivre en paix en adulte avec les fumeurs !  Et la loi n'a même pas tenu compte de l'impact réel de zones entre fumeurs et non-fumeurs qui avaient été instaurées dans l'horeca pour solution, puisque les chiffres sur lesquels le ministre s'est basé, notamment en Belgique, ne permettaient pas des dates et délais d'analyses ! – sans parler de nouvelles technologies récentes d'extracteurs qui auraient pu être une bonne solution dans ce dossier … et au niveau de l'économie -). 

0n ne condamne pas toute une population à se taire ou s'incliner devant un diktat et un conditionnement imposés entraînant la rupture de la cohésion et du lien social (et « d'un art de vivre » construit sur des millénaires et dont beaucoup envierait l'Europe) : parce que c'est toute une sociabilité qui risque de s'effondrer !  Ainsi que certains repères identitaires et la perte de confiance dans l'exercice de la puissance de l'état (et des médias), qui pour beaucoup, dans le cas de cet interventionnisme excessif (plutôt que des mesures incitatives) à propos du tabac, s'avère abusif et injuste.

0n nous vante l'ouverture et la « tolérance » (auxquelles nous souhaiterions pouvoir croire),... on nous dessert la soumission !

Je garde cependant confiance en plus de conscience et de qualité de grands esprits, appelés à la sauvegarde de nos libertés comme l'un des biens les plus précieux.  Parce que c'est bien de l'accès même à la parole dont il s'agit ici aussi.

Puissiez-vous m'aider, vraiment, Monsieur.  Et utiliser tout votre doigté, toute votre efficacité et votre intelligence à cet effet.  Pour que nous puissions changer cette loi et redonner à nos aubergistes, à nos commerçants, à notre culture, à nos principes et à nos institutions, le goût de l'homme libre.

En vous remerciant, avec de sacrés bons vœux pour cette année 2008 !

Très respectueusement,

Fabienne PAUL
Artiste, peintre et écrivain
Auteur de « La Légende des Amazones »
http://espacelibre.skynetblogs.be/
et auteur de la pétition « L'espace public appartient aussi aux fumeurs et amis de fumeurs » in http://www.mesopinions.com
Lien direct avec la pétition :
http://www.mesopinions.com/L-espace-public-appartient-aussi-aux-fumeurs-et-amis-de-fumeurs-petition-petitions-c3ed9b98dec17fbaa51821d6b39177e3.html

NB : S'il n'y a plus de fumeurs et de clientèles dans les bars et tables de négociations, c'est toute la mobilité sociale et économique qui est bousculée.  Si vous tenez à certains contrats possibles et à certains guitaristes … Si vous connaissez le sens même de l'amitié et refusez le principe ignoble d'exclusion pour ceux (fumeurs et amis) qui sont des citoyens à part entière…  Alors diffusez ce courrier, bon dieu !

En vous remerciant de signer cet appel à la raison.

… En souhaitant évidemment la continuation ou la reprise de joyeux pousse-café d'affaires ou autres digestifs en agréable compagnie avec peut-être un « allez, encore une bonne bouteille » et, pour adoucir l'addition ou encourager une prise de décision, un peu d'humour, ou un bon cigare à la manière de Churchill ou de Dali (comme je les aime).

Merci de m'aider à distribuer au  maximum une affichette (contacter l'artiste) et d'en faire des autocollants (à mettre sur les voitures). 

Merci aussi d'informer tous les commerçants (dont les buralistes) aux alentours ou toutes personnes concernées…

Jeudi 17 janvier 2008 : de Stanislas

Bonjour,
Je vous adresse tous mes encouragements pour 2008. Une année durant laquelle vos actions et informations conservent une légitimité intacte, dans une société qui nie chaque jour un peu plus la spontanéité des relations entre adultes. Stanislas

Jeudi 17 janvier 2008 : reçu de Laurent

Ben moi c'week end j'suis allé au bar "LA GOELETTE" a TROUVILLE (14). J'ai vu de mes yeux vu comment ça s'passe là bas dans un bar résistant !!!!!!!!! J'ai vraiment pas hésité a leur laisser 10 euros...... Par contre le patron m'a montré qu'il recevait des chèques par des anonymes par courrier pour participer a son combat ( c'est le nôtre aussi il ne faut pas l'oublier !!!!!!) Il faudrait faire une p'tite liste des bars résistants comme ça hop ! si c'est pas trop loin de chez toi, ben tu vas y faire un tour !!!!!!!!!!!

Mercredi 16 janvier 2008 : les bons voeux de l'UPN à M. Sarkozy

(Union des Professionnels du Narguilé)

Mercredi 16 janvier 2008 : une autre petite jubilation légale

"Avec deux copains fumeurs qui veulent comme moi le partage des lieux publics, on est allés au restaurant. On est allés fumer dehors chacun 10 clopes. Ce qui à nous trois a fait 60 allers-retours et 60 ouvertures-fermetures de portes. Quand certains non-fumeurs ont commencé à râler, on leur a dit d'une voix suave "ben, oui. Mais où voulez-vous qu'on aille, c'est vous qui nous jetez dehors. Fallait accepter le partage si vous vouliez pas être dérangés".

Mercredi 16 janvier 2008 : lu sur RUE 89, cette initiative d'un fumeur taquin :

"Je pénètre dans les lieux publics avec une cigarette aux lèvres. Seul détail important, elle n'est pas allumée.
Ça ne manque jamais, je suis tout de suite harponné par un vigile ou même un employé qui me crache au visage : "il est interdit de fumer"...

Quelle n'est pas ma joie de le regarder amusé et de lui agiter ma cigarette sous le nez en lui disant : "où voyez vous de la fumée ?"

Petit plaisir mesquin mais tellement jouissif "




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