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Rubrique CA DONNE A REFLECHIR, page Revue de presse

Cette rubrique répercute les informations à caractère national. Pour ce qui concerne l'étranger, se reporter à la rubrique L'interdiction de fumer à l'étranger

22/04/2008 - Le Parisien (Essonne) : 26 % des bars-tabac en détresse

Mise en ligne : jeudi 24 avril 2008
Source : Le Parisien (Essonne)
Lien : http://www.leparisien.fr/home/maville/essonne/articles.htm?articleid=298453810
Auteur de l'article : Marine Legrand
Date de parution : 22/04/2008

Pour lire la suite de l'article et accéder directement au lien, cliquer sur l'image ci-dessous : 

04/04/2008 - Challenges : L'interdiction de fumer affecterait l'activité des casinos

Source : Challenges.fr
Lien : http://www.challenges.fr/20080404.CHA9965/linterdiction_de_fumer_affecterait_lactivite_des_casino.html

31/03/2008 - Le Télégramme : Finistère. Bar-tabac. Les professionnels se serrent les coudes

Source : Le Télégramme.com
Lien : http://www.letelegramme.com/gratuit/generales/regions/finistere/bar-tabac-les-professionnels-se-serrent-les-coudes-20080331-2797373_1273569.php
Auteur de l'article : Stéphane Guihéneuf

27/03/2008 - Courrier International : Interdit d'interdire ? Tabac, alimentation, vitesse, sexe. Les Etats veulent tout régenter

Source : Courrier International
Site : www.courrierinternational.com
n° 908 du 27 mars au 2 avril 2008, 3 €. Actuellement en kiosque
Dossier central pages 30 à 35

22/03/2008 - Le Parisien : l'UMP veut taxer les joints

Source : Le Parisien.fr
Lien : http://www.leparisien.fr/home/info/economie/articles/L-UMP-VEUT-TAXER-LES-JOINTS_296592381


Le texte de la proposition de loi est téléchargeable en cliquant sur le bouton ci-dessous
Pour voir la proposition de loi

18/03/2008 - Challenges : Cafés et discothèques pâtissent de l'interdiction de fumer

Source : Challenges.fr
Lien : http://www.challenges.fr/20080317.CHA9097/cafes_et_discotheques_patissent_de_linterdiction_de_fum.html

13/03/2008 - Ouest France : Tabac : l'inquiétude des patrons de bistrot

Source 1ère : Ouest France
Source 2nde : Brest.maville.com
http://www.brest.maville.com/Tabac-l-inquietude-des-patrons-de-bistrot-/re/actudet/actu_dep-587656------_actu.html
Parution : 13/03/2008

13/03/2008 - Ouest France : A Quimperlé, rébellion contre le décret anti-tabac 

Source : Ouest France.fr
Lien : http://www.ouest-france.fr/A-Quimperle-rebellion-contre-le-decret-anti-tabac-/re/actuDet/actu_3636-583604------_actu.html
Auteur : Frédéric BARILLÉ
Date : 9/03/2008

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13/03/2008 - Libération : des activistes anti-tabac traquent la cigarette dans les films

Source : Libération.fr
Lien : http://www.ecrans.fr/Filmer-tue,3582.html
Auteur : Alexandre Hervaud
Date : 11 mars 2008

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09/03/2008 - France Info : actualités de 13h42 sur les bars résistants

Ce dimanche 9 mars, Faustine Calmel a consacré une page des actualités à présenter les patrons de bars résistants au décret anti tabac à Paris et en Bretagne. Interviewés, ceux-ci ont exprimé leur détermination à braver l'interdiction en dépit des contraventions et des contrôles dont ils font l'objet, la vie de leur commerce étant en danger.

05/03/2008 - EUROPE 1 - Journal de 18h00 : Les pubs anglais obligés de mettre la  clé sous la porte. 27 fermetures par semaine au cours de l'année 2007

[Retranscription : SPARTACLOP]
Source : http://www.europe1.fr/antenne/reecoutez.jsp?ddj=1&hr=16#

Guillaume Durand : Depuis l'interdiction de fumer dans les bars tabac et restaurants au début de l'année, certains patrons dénoncent une baisse de leur chiffre d'affaires, mais apparemment personne n'a encore mis la clé sous la porte.

Hélène Zelani : En revanche en Grande Bretagne, où l'interdiction date de l'été dernier, les pubs subissent de plein fouet les conséquences du bannissement de la cigarette. Plus de 1400 établissements ont fermés en 2007, c'est 7 fois plus que l'année précédente, Anne Glémarec :

Anne Glémarec : Eh oui, et l'Association britannique des Pubs et de la bière, qui est à l'origine de ce chiffre, estime que l'interdiction de fumer a coulé nombre de petits pubs traditionnels de village ou de centre ville qui ont peu voire pas d'espace extérieur où installer les clients le temps d'une cigarette. Le groupe de pression note aussi que la mesure a dissuadé la fréquentation des pubs en général. Pour illustrer son propos, elle cite l'exemple de Punch Taverns, la plus grande chaîne de pubs de Grande Bretagne. Ses ventes ont reculé depuis l'entrée en vigueur de la nouvelle loi anti tabac. En tout, l'organisation, qui représente plus de la moitié des 58.000 pubs du pays et la quasi-totalité des brasseurs, fait état d'un recul global de 6 % des ventes d'alcool, celles de bière sont au plus bas depuis les années 1930. Alors certes, l'entrée en vigueur de la loi anti-tabac a dopé les ventes de nourriture avec de plus en plus d'établissements se transformant en gastro-pubs comme on les appelle ici ou pubs gastronomiques, mais les bénéfices sont moindres dans la mesure où cela requiert davantage de personnel qualifié. Alors bien sûr en publiant ce rapport aujourd'hui l'organisation professionnelle a un agenda : il s'agit de convaincre le gouvernement travailliste de geler la taxe sur la bière dans son budget annuel qui doit être présenté mercredi prochain.

Anne Glémarec, en direct de Londres

Pour écouter le journal, cliquer sur l'image

Pour écouter le journal de 18h d'Europe 1

04/03/2008 - France Info - Chronique santé de Jean-François Lemoine sur la baisse de 15 % du nombre d'infarctus

Source : http://www.france-info.com/spip.php?article104844&theme=81&sous_theme=157

Les preuves simplistes et politiques du chroniqueur santé Jean-François Lemoine le 4 mars dernier sur France Info à propos de la baisse spectaculaire du nombre d'infarctus :

Le résumé de la chronique commence ainsi : En Janvier, le nombre d'infarctus du Myocarde a baissé significativement à la suite probablement de l'interdiction absolue de fumer dans les lieux publics. C'est certainement la preuve que le tabagisme passif tue vite et beaucoup… jusqu'à 15% des infarctus !

Le " probablement " nous paraît déjà douteux : si la baisse est réellement due à l'interdiction totale de fumer dans les lieux publics, pourquoi ne pas supprimer l'adverbe " probablement " tout simplement ? Et si la chose est avérée, pourquoi la " preuve " n'est-elle pas absolue ? Là encore, l'adverbe " certainement " est de trop.

Le reste de la chronique est du même style : hésitant entre certitudes et incertitudes, et relevant davantage de la foi et de l'espérance que de la preuve scientifique.  Nous l'avons retranscrite et nous avons souligné ce qui nous paraît le plus dérangeant. Voici donc :

" J'ai voulu revenir sur cette baisse étonnante et spectaculaire des infarctus du myocarde au mois de janvier, à la suite semble-t-il de l'interdiction absolue de fumer dans les lieux publics. Parce que si c'est vrai, c'est une véritable bombe car c'est la preuve que le tabagisme passif, celui que l'on subit dans l'entourage des fumeurs, tue vite et beaucoup : 15 % des infarctus, c'est énorme. Ce sont des résultats qui semblent vrais, mais on peut émettre quelques réserves, dues à la météo peu clémente de janvier - le cœur n'aime pas le froid - et surtout à la rapidité de communiquer qui n'est pas habituelle chez les médecins et qui pourrait être une réponse précipitée à l'offensive prévue des distributeurs de tabac. On quitte là la médecine pour entrer de plain pied dans la politique, mais en matière de lutte contre le tabac, on n'en est jamais très loin. Alors qu'est ce qui fait penser que ces résultats sont vrais : d'abord parce qu'il y a des résultats similaires dans les pays, Irlande et Italie, qui nous ont précédés, ensuite on sait de façon quasi certaine que ce sont les fumeurs passifs qui trinquent. En effet, malgré cette interdiction, la consommation globale de tabac n'a pas diminué, ce qui signifie que l'on ne fume pas moins, mais ailleurs, et donc, pas en public. On sait que chez le fumeur, le tabac abîme progressivement les artères. Chez le non fumeur, il provoque des spasmes brutaux des artères, qui expliquent ces infarctus, et donc aussi la baisse, puisque ces candidats potentiels aux spasmes ne sont désormais plus exposés.

Alors que faut-il conclure ? Poursuivre, car ce sont des résultats positifs, dont le seul risque est de craindre qu'ils soient démentis par des études moins simplistes. D'autant que les offensives des pro-tabac vont bientôt arriver, sous quelle forme, souvent la mauvaise foi, mais vous voulez que je vous en fasse une : certains commencent à dire que le fait de devoir fumer dehors provoque des infections respiratoires, dont certaines seraient mortelles. Bien sûr, ce n'est pas sérieux , je crois d'ailleurs qu'avec les beaux jours, les bars et les restaurants vont pouvoir regagner à bon prix sur les terrasses partiellement chauffées, le manque à gagner que la raison leur a fait peut-être perdre.
"

Petit commentaire de texte pour ceux qui n'auraient pas saisi toutes les subtilités de cet argumentaire alambiqué :

  • baisse étonnante et spectaculaire, véritable bombe : pourquoi cette baisse serait étonnante et spectaculaire puisque des résultats similaires [auraient été constatés]] dans les pays, Irlande et Italie ? La " bombe " et les résultats spectaculaires auraient dû venir de ces pays. Et rien ne serait étonnant à ce chiffre.
  • à la suite semble-t-il de l'interdiction absolue de fumer : où le fait est avéré scientifiquement, ou il ne l'est pas. Donc le " semble-t-il " indique l'incertitude.
  • si c'est vrai : conditionnel. Donc on n'en est pas sûr. C'est donc une supposition bien peu scientifique encore.
  • 15 % des infarctus, c'est énorme. On ne vous le fait pas dire. Même commentaire que pour la note 1 : Pourquoi s'étonner de ce chiffre s'il était connu en Irlande et en Italie ?
  • Ce sont des résultats qui semblent vrais : même commentaire que pour la note 2. S'ils ne font que " sembler ", c'est qu'ils ne sont pas.
  • on peut émettre quelques réserves : ah ! nous y voilà. surtout à la rapidité de communiquer qui n'est pas habituelle chez les médecins et qui pourrait être une réponse précipitée : voici la seule certitude de ce commentaire, en même temps qu'un aveu.
  • qu'est ce qui fait penser que ces résultats sont vrais : l'emploi de " qu'est-ce qui fait penser " au lieu de " quelle est la preuve " montre bien qu'on est dans une rhétorique de l'incertitude.
  • on sait de façon quasi certaine : ah bon ? Pas " absolument ". Rappelons que " quasi " signifie " presque ", " à peu près " .
  • ce sont des résultats positifs : bizarrement, le Dr Lemoine passe à l'affirmatif : plus de " si c'est vrai ", ou de " réserves ".
  • craindre qu'ils soient démentis par des études moins simplistes : vous avez bien lu. Cette étude est donc bien " simpliste ". C'est lui qui l'a dit.
  • fumer dehors provoque des infections respiratoires et Bien sûr, ce n'est pas sérieux , pourquoi contester cela alors que plus haut, le Dr Lemoine nous a expliqué que le cœur n'aime pas le froid ? Est-il si déraisonnable d'affirmer que fumer par 0° celsius peut occasionner des maladies liées au froid ?
  • la mauvaise foi : apparemment, elle ne serait que le fait des " pro tabac ". Mais pas de ceux qui publient de manière précipitée des études simplistes.
  • avec les beaux jours, les bars et les restaurants vont pouvoir regagner à bon prix : ces derniers vont être heureux d'apprendre qu'ils sont devenus exclusivement des saisonniers, et que leur chiffre d'affaires sera uniquement fait durant l'été. Tant pis donc pour le manque à gagner en hiver. Ils devront s'en contenter.
  • le manque à gagner que la raison leur a fait peut-être perdre : alors là, c'est la meilleure ! Les patrons de bars, de cafés et de restaurant, qui déplorent des pertes, ont perdu la raison ! Ce ne sont pas des gens raisonnables. Je me demande si M. Lemoine garderait sa " raison " si on lui amputait la moitié de son salaire, pour une " bonne raison " bien entendu.

Bref ! Dans cette chronique, le Dr. Lemoine illustre à merveille ce qu'il condamne : On quitte là la médecine pour entrer de plain pied dans la politique, mais en matière de lutte contre le tabac, on n'en est jamais très loin.". En effet. Jean-François Lemoine n'en est pas loin : il a bien les deux pieds dedans et tout le monde aura compris qu'il n'était pas un pro-tabac.

Pour écouter "de oreillu" la chronique, cliquer sur l'image. Et si vous voulez une critique en règle de ces chiffres, allez consulter la rubrique statistiques du blog LE FUMOIR  http://stenograf.blog.lemonde.fr/category/statistiques/

Pour écouter la chronique

03/03/2008 - Le Télégramme.com : Bars. "Ici on fume"

Source : http://www.letelegramme.com/gratuit/generales/fait-du-jour/bars-ici-on-fume-20080302-2615145_1239890.php

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29/02/2008 - Bakchich info : un article qui relaie les VRAIS chiffres du tabagisme !

Source : http://www.bakchich.info/article2727.html#forum23757
Tabagisme passif : des chiffres un peu fumeux
lundi 25 février 2008 par Eve Eleinein

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29/02/2008 - Rue89 : La science contre la vie privée : le top 10 de l'intrusion

Source : http://www.rue89.com/2008/01/01/la-science-contre-la-vie-privee-le-top-10-de-lintrusion
Par William Saletan (Slate.com)    14H55    01/01/2008

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24/02/2008 - Blog Libération - Chat avec le sociologue Henri-Pierre Jeudy sur la stigmatisation des fumeurs

Source : http://www.liberation.fr/interactif/chats_home/chats/chat_actu/258669.FR.php

Au premier jour de l'interdiction de fumer dans les lieux publics, le sociologue Henri Pierre Jeudy a fait part aux internautes de Libération de ses craintes de la stigmatisation des fumeurs.
LIBERATION.FR : mardi 5 juin 2007

Nota de SPARTACLOP : Henry-Pierre Jeudy, sociologue, est chargé de recherche au CNRS. Il est membre du laboratoire Laios (Laboratoire d'Anthropologie des Institutions et des Organisations Sociales), lequel s'intéresse à l'anthropologie des pouvoirs, des institutions et des organisations dans les sociétés contemporaines. Ses chercheurs explorent les univers de pensée et d'action qui structurent l'environnement politique, économique et culturel.

Après avoir développé des études internationales sur les patrimoines et les politiques culturelles, sur le traitement muséographique des mémoires collectives, Henri-Pierre Jeudy s'est engagé dans une réflexion épistémologique sur les sciences sociales et l'esthétisation contemporaine des phénomènes de société.


DEBUT DU CHAT:
Oregon: est-ce une loi prise dans la précipitation?
Pierre Henri Jeudy: non, je ne pense pas. La loi Evin date de 1990, simplement il y a eu des problèmes pour son application publique. Ce qui paraît pour moi plus précipité, c'est l'atmosphère de dénonciation des fumeurs dans laquelle on nous entraîne. Mais ce n'est pas la loi elle-même qui est en cause.

Florette: pensez-vous qu'après la stigmatisation des fumeurs, on en viendra à la stigmatisation des obèses, des consommateurs du "petit blanc", des gourmands de tout sorte?
Je pense que oui. A partir du moment où la stigmatisation des fumeurs devient une pratique, d'ailleurs sociale, la même stigmatisation peut se reproduire sous toutes les formes d'excès dans la vie quotidienne. Ca peut être les obèses, et à la limite tout ce qui est un plaisir excessif devient l'objet d'une interdiction. Pour des raisons qu'on suppose sanitaire.

Mister Seb: pouvons-nous craindre l'apparition d'une dictature hygiéniste ?
La dictature hygiéniste existe déjà, elle s'amplifie. Elle prend une tournure qui va vers un totalitarisme hygiéniste. Par exemple pour les fumeurs, on peut supposer que ce qui est recherché c'est leur extermination. Puisque ce sont des tueurs, il vaut mieux les liquider. La référence à l'hygiénisme devient une procédure de légitimation, de l'extermination des gens qui vivent dans l'excès.

Gaet: la dépendance, comme peut l'être celle à la nicotine, n'est-ce pas justement l'opposé de la liberté?
Je ne sais pas si on peut parler de dépendance à la nicotine dans le sens où l'on parle de dépendance aujourd'hui. Il y a aussi la dépendance au travail, au sexe. On peut employer le mot dépendance pour n'importe quoi. La liberté s'exprime dans les phénomènes de dépendance, et non pas contre eux.

Enervé: Pourquoi si la cigarette est si nocive n'est-elle pas carrément interdite à la vente?
  Si l'Etat se contente de se donner bonne conscience, par la prohibition du tabac, il n'empêche qu'il reste pervers dans la mesure où il permet encore la vente d'un produit qui tue. La logique de la prohibition de la cigarette devrait conduire à la disparition totale de ce produit. Cela dit, il faut aussi voir qu'il y a dans les supermarchés de multiples produits cancérigènes, donc des produits qui tuent. Et si on commençait à marquer sur tous les produits qu'on vend, "produit qui tue", on ne mangerait pas grand chose! l'avenir est aux anorexiques!

Enervé: pensez-vous que l'on va aller vraiment vers des cas de délation?
Oui, aujourd'hui la délation est une crainte. Parce qu'on vit quand même dans une atmosphère de délation. Et cette atmosphère est soutenue par une suspicion généralisée des uns et des autres. Ce qui est dangereux, c'est que les liens sociaux soient construits par la délation. En fait c'est comme si la société se reproduisait à partir d'un phénomène de déstructuration d'elle-même. La délation fait rupture, et on croit au contraire que le fait de dénoncer est un acte civique, qui fait lien.

Jojo: Avec temps, cette loi va-t-elle vraiment se mettre en place, il y a toujours des "petits arrangements"?
Je pense qu'il y aura des compromis, c'est évident. Et heureusement, car ce sont des moyens de permettre encore la possibilité d'une courtoisie dans les rapports entre fumeurs et non fumeurs. Cette tolérance entre les fumeurs et les non-fumeurs elle, n'a pas disparue. Ce qui est inquiétant c'est que les non-fumeurs qui sont tolérants, sont accusés d'accepter l'intolérable.

Dodcoquelicot: en supprimant les espaces fumeurs, les accros de la nicotine ne risquent-ils pas de fumer deux fois plus en rentrant chez eux, en un laps de temps raccourci ?

Il est possible que l'interdiction de fumer, surtout dans les restaurants, les bars, les boîtes de nuit, incitent les gens à fumer davantage dans l'espace privé. Mais ce qui est plus inquiétant à mon avis, c'est que l'interdiction de fumer dans les lieux publics oblige les fumeurs à fumer dans la rue. S'ils n'ont pas de cancer de la gorge, en pleine hiver ils sont assurés d'avoir un cancer au poumon. Il s'agit d'une stratégie de permutation des cancers.

Sourisbleue: mon entreprise a-t-elle le droit de faire un questionnaire pour recenser les fumeurs?
Apparemment, vu la loi, ils en ont le droit. Mais c'est le commencement d'un principe de délation. Normalement c'est fait pour le bien de tous, mais en fait c'est déjà une façon de produire une ségrégation. Par exemple, il est question dans les entreprises d'augmenter le temps de travail des fumeurs qui prennent du temps pour fumer dehors. S'ils perdent un quart d'heure, il faut qu'ils le remplacent. Ca veut dire que les chefs d'entreprises ne semblent pas considérer que la nicotine accélère les cadences de travail.

Yannick Comenge: on disait aujourd'hui que des prof d'un lycée sont allés fumer dans leur voiture... fenêtres fermées... La loi sur le tabac n'est-elle pas en train de pousser trop loin une logique qui la dépasse?
Les gens finissent par se retrancher dans le seuls endroits où ils croient pouvoir fumer. Mais en même temps c'est dangereux, parce qu'ils s'enferment avec leur propre fumée, et ça produit une confirmation de l'idée de l'autodestruction par le tabac.

Dodcoquelicot: ne pensez-vous pas que ceux qui se frottent les mains ce sont les patrons et les ennemis des 35 heures ( la pause clope supprimée sera un gain de temps pour l'entreprise ) ?
Effectivement le temps de fumer est un temps éventuellement pris au travail. Les patrons veulent avoir la possibilité de rajouter un temps de travail à ceux qui fument dehors. Mais, à mon avis, c'est impossible de le mesurer. On peut prendre l'exemple de quelqu'un qui vient d'arrêter de fumer, il travaille beaucoup plus lentement.

Dodcoquelicot: en définitive, comme toujours, nous suivons le modèle américain ?
Oui, c'est le puritanisme américain. On est dans un puritanisme galopant, hystérique. on n'est plus dans la moral, on a affaire à autre chose. Il s'agit davantage d'une organisation purifiée de la société, qui fait peur. Elle ne peut qu'aboutir au totalitarisme.

Dodcoquelicot: ne trouvez-vous pas le prix des amendes exagéré ?
Le problème c'est surtout la manière de procéder: quand met-on une amende? dans quelles circonstances? avec des témoins... ça me paraît plus important que le prix.

FIN DU CHAT

19/02/2008 - 20 minutes : « On a construit un mégot-mètre pour nos mégots »

Source : http://www.20minutes.fr/article/213898/Lille-On-a-construit-un-megot-metre-pour-nos-megots.php/
Recueilli par Vincent Vantighem
20 Minutes, éditions du 19/02/2008 - 07h10

Frédéric Grécaut, patron du bar-tabac La Taverne à Lille, continue d'accueillir les fumeurs.

Depuis janvier, vous continuez d'accueillir les fumeurs dans votre établissement, en opposition avec la loi antitabac. Pourquoi ?

Parce que je ne comprends pas cette loi. On m'autorise à vendre des cigarettes mais pas à fumer. Soit le gouvernement interdit complètement la vente de tabac, soit il n'interdit pas sa consommation.

Pourquoi ne pas avoir équipé votre établissement d'une cabine fumeur ?

Parce que je n'ai pas de personnel et que je suis un gros fumeur. Je ne pourrai pas fermer dix minutes tous les quarts d'heure pour aller m'en griller une dans la cabine. Qui fera tourner la maison pendant ce temps-là?

Vous avez été convoqué au commissariat central à ce propos. Qu'en est-il ressorti ?

Rien. Un policier a pris ma déposition et m'a tendu le procès-verbal. J'ai refusé de le signer [la police affirme le contraire]. Le flic n'était pas foutu de me dire ce que je risquais.

Une amende de 135 euros à chaque infraction... Cela pourrait-il mettre en danger votre bar?

Je ne sais pas. On avisera le moment venu. Mais cela ne me fait pas reculer.

Etes-vous soutenus par vos clients?

Oui par les fumeurs et aussi les non-fumeurs qui viennent pour l'ambiance. Ensemble, on a construit un mégot-mètre, une sorte de cuve d'une centaine de litres dans laquelle on jette nos mégots depuis janvier. Elle commence à être bien remplie. 

18/02/2008 - France Soir : Tabac - La consommation ne baisse pas

Source : http://www.francesoir.fr/societe/2008/02/18/tabac-la-consommation-ne-baisse-pas.html
Joël Tron, le lundi 18 février 2008 à 04:00

Malgré l'entrée en vigueur de l'interdiction de fumer dans les lieux public ainsi que la hausse des prix, les ventes de tabac n'ont pas baissé sur le territoire, selon un bilan réalisé par l'Observatoire français des drogues et toxicomanies (OFDT).

La vente de cigarettes n'a reculé que de 1,48 % en France en 2007, ce qui constitue un « paradoxe » pour l'OFDT. Paradoxe, car les mesures de plus en plus draconiennes envers les fumeurs se sont multipliées depuis le 1er janvier 2008. L'interdiction de fumer au travail ainsi que dans les bars et discothèques n'a pas empêché les Français d'acheter des cigarettes, et ce malgré la hausse des prix de 6 % mise en place le 1er août 2007.

Les substituts en hausse
« En termes d'arrêt du tabac, on est en mauvaise situation », confirme le pneumologue qui préside l'Office français de prévention du tabagisme, Bertrand Dautzenberg. Et le paradoxe se poursuit jusque aux portes des pharmacies. En effet, le vente de produits de substituts au tabac ont augmenté de 30 % dans les officines sur l'ensemble de l'année 2007 par rapport en 2006. Un moyen qui a donc fait ses preuves, mais le professeur Dautzenberg contraste cet effet en affirmant que des gens fument et prennent des médicaments de substitution en même temps. En Italie cependant, une récente étude a montré que les crises cardiaques chez les fumeurs ont diminué de 11 % depuis 2005, date de l'interdiction de fumer dans les lieux publics.

Edition France Soir du lundi 18 février 2008 n°19724 page 10

18/02/2008 - 20 minutes : Un bar-tabac à coucher dehors

Source : http://www.20minutes.fr/article/213810/Paris-Un-bar-tabac-a-coucher-dehors.php
Sophie Caillat
20Minutes.fr, éditions du 18/02/2008 - 23h03

Lundi soir, Catherine Barbançon-Baumet et ses deux employés s'apprêtaient à passer leur quatorzième nuit sur le trottoir. Ils se battent «pour conserver [leur] outil de travail», le Jean Bart, un bar-tabac populaire du quartier du Marais (4e).

Nuit et jour, devant le bistrot parti en fumée le 12 novembre dernier, ils alpaguent, pétitionnent (8.000 signatures revendiquées), disent leur colère de ne pas pouvoir démarrer les travaux de remise en état, faute d'un accord avec leur propriétaire. Ce dernier, qui veut rester anonyme, affirme ne «pas comprendre» la réaction de sa locataire et «n'avoir pas reçu tous les documents relatifs au sinistre pour débloquer le dossier d'assurance». Une attitude qui révolte Catherine Barbançon-Baumet: «Il nous a déjà fait perdre deux mois, c'est le moyen misérable qu'il a trouvé pour faire du chantage.»

Car derrière ce différent se cache un autre enjeu: la renégociation du loyer. Un accord pour une hausse de 50% serait sur le point d'être trouvé, mais propriétaire et locataire s'accusent mutuellement de se servir de cette question d'assurance pour gagner le bras de fer financier. La partie restaurant du Jean-Bart, un bail distinct, n'ayant pas été touchée par le feu, Catherine Barbançon-Baumet et ses employés s'appuient sur cette activité pour subsister en attendant. Jusqu'à quand? «Le bailleur cherche à mettre son locataire sur la paille pour le contraindre de fermer. Des méthodes courantes, surtout dans un quartier où le prix des baux flambe», analyse Jean-Louis Guez, l'expert en assurance mandaté par la locataire du Jean Bart.

16/02/2008 - TF1 LCI.fr : Tarik, en grève de la faim pour sauver son bar à chicha à Paris

Source : http://tf1.lci.fr/infos/france/societe/0,,3714014,00-tarik-greve-faim-pour-sauver-bar-chicha-.html
Un article communiqué par l'UPN. Cliquer sur l'image pour lire la suite de l'article
Pour aller directement au lien

12/02/2008 - Libération : A Paris, premières contraventions pour les bars à chicha rebelles

Source : http://www.liberation.fr/actualite/societe/309625.FR.php
C.B.
LIBERATION.FR : mardi 12 février 2008

Après un mois de tolérance, la police passe à la phase répressive à l'encontre des lieux publics qui ne respectent pas la loi sur l'interdiction de fumer. Résultat: les chiffres d'affaires chutent et les bars à chicha ferment.

Ce n'était qu'une question de temps. Depuis l'entrée en vigueur de la loi sur l'interdiction de fumer dans les lieux publics, une certaine tolérance semblait épargner les bars à chicha. Mais l'heure est maintenant à la répression: hier lundi, les premières contraventions sont tombées.

Six d'un coup au Diar Diaffa, dans le XIe à Paris, où la police est intervenue peu après minuit, alors que le bar était plein à craquer. «Ils sont venus d'abord à trois, puis sont revenus à 30», raconte le propriétaire, Tarik el-Hamri, également porte-parole de l'Union professionnelle du narguilé (UPN). 68 euros pour chacun des six clients verbalisés ce soir-là, comme le prévoit la loi. Quant au propriétaire, il s'attend à une convocation au tribunal, mais ignore encore combien il devra débourser.

Malgré un chiffre d'affaires en baisse selon lui de 40% depuis le 1er janvier, Tarik el-Hamri entend continuer son activité, PV ou pas. «J'ai trois crédits sur le dos, on est quatre salariés, on s'apprêtait à en embaucher un cinquième. Bien sûr, les clients risquent de partir s'ils ont des PV. Mais je n'ai pas le choix.»

Le même soir, un autre bar à chicha du Ve arrondissement à Paris a été verbalisé: 135 euros d'amende pour défaut de signalétique, les affiches «interdiction de fumer» n'étant pas à jour. Sur dix-neuf bars à narguilé recensés dans l'arrondissement, au moins six auraient déjà mis la clé sous la porte. Pour d'autres, ce n'est, semble-t-il, qu'une question de temps. Comme à la Rose des sables: «On respecte la loi depuis le 2 janvier. Les gens ne viennent plus... On a perdu 80% de notre chiffre d'affaires, explique un salarié. Le patron a pensé à changer d'activité pour ouvrir un bar classique, mais il n'a pas de quoi investir.»

Même constat à quelques rues de là, au Bagdad Café, également visité par la police lundi soir. Le propriétaire a quand même tenté d'enrayer les pertes en investissant 5.500 euros dans un fumoir aux normes, dont il ne manque plus que la porte. Mais Nabham, l'un des salariés, n'y croit pas. «Un fumoir, les gens n'iront pas. Le narguilé, ce n'est pas une drogue qu'il faudrait consommer caché! Les gens viennent ici entre amis, pour l'ambiance, la convivialité.» Venaient, serait plus juste: là aussi, la fréquentation a chuté de 80% depuis le 1er janvier.

11/02/2008 - Libération : Les patrons des bars-tabacs de campagne fument de colère 

Source : http://www.liberation.fr/php/pages/pageSearchArchives.php
Clermont-Ferrand, correspondance ANNICK FAUROT
QUOTIDIEN : lundi 11 février 2008

Joël Lailler est écœuré: «J'ai été manipulé par la Confédération des buralistes. Ils ont utilisé ma grève de la faim pour rouvrir les négociations avec l'Etat, mais sans mettre en avant nos vraies revendications.» Jeudi, ce cafetier du Dresny, en Loire-Atlantique, en grève de la faim depuis vingt-cinq jours pour protester contre l'interdiction de fumer dans les lieux publics, a rencontré Nicolas Sarkozy, accompagné d'une dizaine de représentants de la confédération, dont René Le Pape, son président. «Il [René Le Pape ndlr] était beaucoup plus virulent dans les colonnes des journaux professionnels ou lors de la manifestation du 21 novembre. Ça ne m'étonne pas que ça n'ait pas avancé depuis deux ans» regrette Joël Lailler. A l'image de nombreux cafetiers installés dans des zones reculées, ce commerçant est dubitatif sur les mesures évoquées pour assouplir la loi, comme l'installation de fumoirs ou des compensations financières. Même réserve à l'égard du contrat d'avenir qui pourrait «renforcer les missions d'intérêt public» des buralistes «et leur ouvrir de nouvelles activités», une idée qui laisse Christine Sansoucy, propriétaire d'un café à Puceul (44), pantoise. «On fait déjà dépôt de pain, point-relais pour les banques… Il va aussi falloir vendre des tickets de métro en pleine campagne ?»

«Sarkozy réceptif». Vendredi, Joël Lailler a décidé de s'alimenter et de se battre avec d'autres armes pendant les deux mois de négociations avec l'Etat ouvertes aujourd'hui :«J'ai senti Nicolas Sarkozy très réceptif et réussi à bien dialoguer avec lui. Je vais monter une association pour défendre les intérêts des bars-tabacs. Je reçois des coups de fil de toute la France.» Trois cafetiers auvergnats qui s'étaient mis en grève de la faim ont arrêté leur jeûne vendredi, pour «se regrouper et mener des actions sur le terrain». «On allait crever tous les quatre chacun de notre côté», analyse Jacques Martinat, tenancier de l'Auberge de la bohème à Maillet dans l'Allier, après dix-huit jours sans manger. Son café-restaurant, seul commerce de ce village de 360 habitants, qui fait aussi dépôt de pain et assure les plateaux-repas pour les vieux, a enregistré 30 à 40 % de baisse de chiffre d'affaires. «Nous, on n'a pas le passage d'un centre-ville pour renouveler une clientèle.»

Rouge limé. Didier Müller, président de l'Union des métiers de l'industrie hôtelière dans le Puy-de-Dôme, partage l'analyse : «J'étais dès le début sceptique sur le mot d'ordre qui avait été donné nationalement par mon syndicat de ne pas s'inquiéter, une clientèle nouvelle étant susceptible de remplacer celle des consommateurs fumeurs. A la campagne, le fonds de commerce des cafés, ce sont les clients qui viennent tous les jours jouer au tarot en fumant et en buvant du rouge limé.» Même en ville, beaucoup de quartiers vivent en vase clos. A Montferrand, bourg médiéval intégré à la grande ville de Clermont, les deux cafetiers grévistes de la faim ont perdu la moitié de leurs clients. Envolés, «l'ancien qui passait boire le petit canon, le type au chômage qui restait pour lire les annonces dans le journal et discuter un peu, les ouvriers qui venaient se réchauffer», raconte Frédéric Boyer, du Bar de l'apothicaire. «En plus, devant un bâtiment classé, interdit d'aménager une terrasse abritée.»

Véronique Marche, sa compagne gérante, se demande si elle a bien fait d'économiser pour acheter ce café qui perd de l'argent, au risque de devenir invendable. En face, au bar du 4/6, Serge et Jacqueline Pitelet ont investi 30 000 euros pour aménager un coin restaurant attenant à leur bar qui a perdu 50 % de son chiffre d'affaires. «Pourquoi ne pas pratiquer le libre choix comme en Espagne ? On affiche "bar fumeur" ou "bar non-fumeur" et les gens choisissent», propose Serge Pitelet. Au Dresny, Joël Lailler rouvre son établissement ce matin avec les cendriers sur les tables : «Ils font partie de mon fonds de commerce.»

10/02/2008 - Nouvel Obs.com : l'interdiction de fumer en vigueur en prison

Source : Nouvel Obs.com
Lien : http://tempsreel.nouvelobs.com
Date de parution : 10/02/2008

09/02/2008 - Presse Océan.fr : Joël le rebelle cesse la grève de la faim et crée une association 

Source : http://www.presseocean.fr/Joel-le-rebelle-cesse-la-greve-de-la-faim-et-cree-une-association-/re/actu_detail/actu_12026-555028------_actu.html
Châteaubriant

Paru dans l'édition du samedi 09 février 2008
Joël le rebelle cesse la grève de la faim et crée une association

Après sa rencontre avec le chef de l'Etat à Paris (photo), Joël Laillier a cessé sa grève de la faim. Il poursuit son combat en créant l'association Joël le rebelle. :

Déçu après sa visite à l'Elysée, Joël Laillier, le buraliste du Dresny a arrêté sa grève de la faim mais il poursuit son combat en créant l'association Joël le rebelle.
Au lendemain de sa rencontre avec Nicolas Sarkozy jeudi, Joël Laillier, le buraliste du Dresny (Plessé) cesse sa grève de la faim : « J'ai pris un café et un yoghourt. Je dois me réalimenter très progressivement ».

« Manipulé »

Si Joël se dit « déçu » de sa visite à l'Élysée, la déception vient moins du chef de l'État que des membres de la délégation reçus en même temps que lui : «L'entretien avec Nicolas Sarkozy s'est plutôt bien passé. Il écoutait avec attention. Par contre, j'ai l'impression d'avoir été manipulé par René Lepape et la Confédération des débitants de tabac : ils ont utilisé mon action pour sauter sur l'occasion d'être invités à l'Élysée. J'étais accompagné de trois collègues dont un seul a pu rentrer avec moi. Alors que la confédération était représentée par une douzaine de personnes. Quand j'ai expliqué à M. Sarkozy que mon combat c'était le libre choix d'un établissement fumeurs ou non-fumeurs pour les propriétaires, Nicolas Sarkozy a dit à René Lepape : vous ne m'aviez pas dit ça ! ». C'est d'ailleurs pour cette raison que le buraliste du Dresny cesse la grève de la faim : « Si c'est pour servir la Confédération, je suis perdant ! ».

Poursuite du combat

Estimant que l'on n'est jamais aussi bien servi que par soi-même, Joël Laillier poursuit son combat mais change de stratégie : «Avec quelques collègues, nous créons l'association « Joël le rebelle » pour peser sur les négociations qui vont se dérouler entre la Confédération et le ministère de la Santé ». Joël Laillier « le rebelle » espère être rejoint par de nombreux patrons d'établissement, prêts à militer pour la liberté de fumer dans les bars qui le souhaitent.

J-P.B

07/02/2008 - Bars à narguilé. Les actions régionales se multiplient : un exemple à Lyon

Depuis le 2 janvier, tout un chacun sait qu'il est désormais interdit de fumer dans tous les lieux publics. Un décret qui pénalise particulièrement une profession: les bars à chicha. En dépit d'une surveillance accrue des forces de l'ordre, ces établissements continuent de vendre des narguilés. Une profession, qui s'apprête à s'engager sur le front juridique pour éviter de sombrer.

Pour lire la suite :
http://www.lyon-webzine.com/lyon/event-2965-anti-tabac-discorde-autour-des-narguiles.html

03/02/2008 - Libé Lyon : Résistance dans les bars à narguilés

03/02/2008
Cafés sans tabac : trêve au 203, résistance dans les bars à narguilés
A Lyon, le café 203 marque une trêve. Engagé depuis janvier dans une "résistance artistique" à la loi qui interdit de fumer dans les lieux qui reçoivent du public, il a reçu une lettre du préfet, et risque une fermeture administrative.  Son gérant veut régler cette histoire avant de permettre à nouveau de fumer dans le café. Pendant ce temps, les bars à "chicha" de Lyon continuent de servir des narguilés à leurs clients. Mais leur activité baisse et ils envisagent désormais une grève de la faim...

Des contrôles sont désormais menés régulièrement dans Lyon. Le premier a été pour le 203, dont la presse avait annoncé l'intention d'enfreindre la loi (lire). Il en a depuis subi deux autres, le dernier jeudi soir. La première amende, le 4 janvier, a été suivie d'une convocation au commissariat. "Ils m'ont laissé entendre que je risquais de perdre mon ouverture tardive", raconte Christophe Cedat, qui passera au tribunal pour deux délits : non affichage de la loi, et "incitation" à fumer. Le préfet lui a écrit, le 25 janvier, pour lui demander par ailleurs de s'expliquer. Une sanction administrative plane, et aller jusqu'à la fermeture temporaire. Le cafetier, qui a saisi le Président de la République, se retrouve engagé sur plusieurs fronts. Militant du Modem, il pourrait mener une liste aux municipales dans le premier arrondissement.

Au 203, la loi a offert une incroyable publicité. Aux bars à "chicha" (narguilé en arabe), elle commence à nuire gravement. Ils sont vingt à Lyon, et continuent de permettre à leurs clients de fumer le mélange de mélasse de tabac et de fruits, à l'odeur parfumée. Mais la clientèle, souvent trop modestes pour risquer des amendes, n'entre quasiment plus. "C'est très brutal, raconte Wari Belkeroubi, président de l'association "Narguilé c'est mon métier". Du jour au lendemain, votre chiffre d'affaire se retrouve divisé par deux et vous vous retrouvez à l'agonie"

Son établissement, Sud tendance, est ouvert depuis quatre ans. Mais ce samedi après-midi, il était presque vide. Deux filles fumaient le narguilé, seules dans la salle. "Je ne suis pas un rebelle, poursuit Wari Belkeroubi. J'achète mon tabac au bureau de tabac d'à côté et personne ne fume de cigarette chez moi. On ne peut pas supprimer du jour au lendemain l'activité d'un établissement. J'ai emprunté pour construire ce capital, je suis caution de mes dettes et le compteur continue de tourner, l'Ursaff comme le reste. Je ne veux pas me retrouver une main devant, l'autre derrière."

Les gérants lyonnais de chichas se sont rapprochés de l'Union professionnel du narguilé (UPN), qui soutient la proposition de loi du député Edouard Courtial, visant à assouplir la règlementation pour les lieux qui vendent ou revendent du tabac. "On ne demande pas un assouplissement, relaie Wari Belkeroubi. On veut seulement travailler." Avec d'autres gérants des bars à chicha, qui ont écopé au total d'une quinzaine de PV, il a rencontré Gérard Collomb et Michel Havard, sénateur PS et député UMP. Ils leur ont notamment expliqué que leurs bars contribuaient au désenclavement des quartiers, et au brassage dans le centre-ville. Ils envisagent désormais, avec leurs collègues de l'UPN, une grève de la faim.
Ol.B.


02/02/2008 - Libération : Un mois que la clope n'a plus droit de café

http://www.liberation.fr/vous/307599.FR.php?rss=true

Un mois que la clope n'a plus droit de café

Tabac. S'exposer au grand air ou se cloîtrer à la maison pour ne pas  enfreindre l'interdiction de fumer, depuis le 2 janvier, dans les bars et les restaurants ? Pas toujours simple.


EMMANUÈLE PEYRET ET VICTOR NICOLAS

Comment ça, un mois déjà ? Un mois qu'on ne peut plus fumer dans les bars, ni dans les restaus, ni dans les boîtes, un mois que les fumeurs se retrouvent comme des tapineuses sur le trottoir à tailler le bout de gras "entre addicts". Un mois qu'on y voit clair par les vitres des estaminets, un mois que, paraît-il, on sent de nouvelles odeurs (pas toujours suaves) jusque-là masquées par l'écran de fumée indissociable du café/kir/comptoir. Un mois qu'on ne refait plus le monde jusqu'à point d'heure, clope à la main, un mois qu'on socialise plus facilement chez soi, plutôt que de se cailler les miches en terrasse, abrutis par les chaufferettes à crâne et les prix prohibitifs. Un mois aussi qu'on respire au bistrot, qu'on ne culpabilise plus d'y emmener les gnomes pour un apéro (prolongé, du coup, il faut bien compenser). Un mois que c'est l'été aux terrasses en hiver, un mois que tout le monde ou presque (voir l'action prévue ce samedi sous la houlette de "Happy nicotine" : tous une clope à la main à 23 heures, hoho, attention rebelles) se réjouit ou se résigne. Alors oui, les bars et la vie du bar ont changé, et le vide qu'on y constate n'est pas qu'apparent, à en croire René Le Pape, président de la Confédération nationale des buralistes : "On observe, par rapport à 2006, une baisse de 20 à 30 % sur le bar, de 12 % sur les brasseries, de 9 à 15 % sur les jeux en fonction de la présence ou non du Rapido." Surtout, "on voit une baisse de l'ambiance, et on note le net départ des fumeurs". Mais où ? Impressions fumeuses sur ce mois écoulé. Gaëlle, nostalgique de l'URSS : "J'ai acheté du café et de l'alcool par litres et désormais, au lieu de boire un coup au rade du coin, je reçois à la maison mes amis fumeurs, et tout le monde est content. La Russie soviétique où les murs avaient des oreilles et où on se retrouvait dans la sphère privée : c'est un peu l'impression. Faire un truc banni de la sociabilité. Et puis je regarde des vieux films américains où tout le monde fume n'importe où, et je me dis que c'était le bon temps". Delphine, au paradis des fumeurs : "Dans le Sud, c'est moins pénible d'être en terrasse, il faut reconnaître. L'alternative, c'est de sortir à Monaco, où on peut toujours fumer sans se faire foutre dehors." Lise, non fumeuse en terrasse : "C'est marrant que les gens squattent  dehors, à fumer, discuter (et tant pis pour les voisins). Je les accompagne. Question de ne pas me retrouver seule. Au départ, j'avais peur que les bars changent de clientèle, famille avec mioches, tout ça. Mais apparemment, non. J'ai malgré tout un peu peur pour les vieux bars PMU. Total désertés. Vont-ils survivre ?" Servane, rebelle ruinée : "J'ai pensé que la bonne résolution cette année serait d'arrêter. Et puis, par rébellion, j'ai changé d'avis. Mais être rebelle a un prix : celui des terrasses équipées de braseros sans lesquels il est impossible de boire un verre dehors. Car payer un supplément terrasse (souvent exorbitant) en plein hiver, ça fait mal. Donc je vais moins dans les bars et beaucoup plus chez mes amis. L'économie réalisée servira à investir dans une machine à expresse.". Laurent, américanophile : "Après deux ans à New York, ce fut lugubre de retrouver l'atmosphère enfumée des lieux parisiens. Surtout le matin. Le vrai ravissement, c'est quand je rentre tard de ne pas avoir à mettre tous mes vêtements au sale et à prendre une douche cheveux compris pour me débarrasser de l'odeur." Michel, patron d'un bar restaurant parisien : "La clientèle du zinc, petit café-clopes du matin et apéro du soir en sortant du boulot, a déserté. Mme Bachelot nous avait promis des nouveaux clients, on les attend toujours." Ophélie, un odorat surdéveloppé : "Je n'aime pas rester sur un perron ou un trottoir avec ma clope. Je veux du confort. Là, tout le monde fume en terrasse ou en marchant : j'ai l'impression que la rue sent le tabac.". Anne-Marie, un entraînement de GI : "Vite une clope en sortant de la maison, vite une clope en sortant du métro (et avant d'y entrer), vite une clope avant le café, vite une clope après le café Je plante les gens entre deux plats pour aller fumer sur le trottoir. Les apéros au bistrot sans l'atmosphère d'un verre de vin/clopes ne me disent plus rien.". Valérie, responsable d'un bar parisien : "Les clients sont moins serrés et on a gagné une salle avec la terrasse. Beaucoup remarquent des odeurs de graillon et de transpiration, c'est vrai qu'avant le tabac masquait tout ça. Certains clients allument une cigarette, on leur demande s'ils ont la télé, s'ils lisent la presse, s'ils sont au courant du décret.  Et ils éteignent leur cigarette." Anne, cycliste : "Tous les accidentés de la vie, piliers au fond du bistro, apparaissent désormais sur les trottoirs."Maud, néo non-fumeuse : "Je me disais qu'arrêter serait dur. Mais quand je vais prendre un pot et que je vois les fumeurs sortir dans le froid pour s'en griller une, ça ne me donne pas envie. Quand les gens rentrent, ils puent; Non, ça ne donne pas envie." Patrick, fumeur chauffé : "Ce que je regrette, c'est qu'ils se mettent à fermer les terrasses avec d'immondes bâches en plastique et des chaufferettes qui chauffent le crâne, où je me prends la fumée des autres et, pire, leurs conversations." Françoise, clooneytte : "J'ai trouvé un allié formidable dans mon contournement de la loi antifumeurs : George C. Avec un George à la maison, tu te fais ton café et tu fumes si tu veux. L'autre jour, en panne de cloonettes, je suis retournée au café du coin. L'horreur : dissocier le café de la clope. Du coup, en un mois, j'ai été prendre deux cafés au troquet, alors que j'en bois en moyenne quatre par jour. Les deux fois, j'ai eu peur de ne pas tenir." Jean, serveur dans un bar branché de Strasbourg : "Pour moi qui suis serveur et fumeur, il y a une grosse amélioration, c'est beaucoup plus agréable de travailler dans une ambiance saine. Mes yeux ne piquent plus, je n'ai plus mal à la tête. En plus, j'apprécie encore plus une cigarette désormais."


01/02/2008 - RMC : Plus de fumée dans les bars depuis 1 mois. Résultats : moins de chiffre, moins de clients, et plus de mécontents.

Source : http://www.rmc.fr/edito/info/29545/bars-tabac-un-mois-apres/

Pour accéder directement au lien et écouter les témoignages, cliquer sur l'image
Pour écouter les témoignages

24/01/2008 - Le Point : Nouvel an rustre

http://www.lepoint.fr/actualites-chroniques/nouvel-an-rustre/989/0/220242
24/01/2008 N°1845 Le Point
Patrick Besson

Ces gens qui se lèvent de table pendant les repas pour aller fumer dehors, laissant les non-fumeurs entre eux : la première fois que j'ai vu ça, c'était l'an dernier, à Rome, où il était déjà interdit de fumer dans les restaurants. Je l'ai vécu de nouveau le 13 janvier, au réveillon russe de La Closerie des lilas. On était dix à table : trois fumeurs, sept non-fumeurs. Les fumeurs ont quitté la salle avant les zakouski (caviar, tarama de corail d'oursins, anguille fumée, oeufs de saumon, coeur de saumon sauvage d'Ecosse, carpaccio de saint-jacques et crevettes), après le bortsch du tsar et entre le filet de boeuf Strogonoff au riz pilaf et le balkaï, dessert russe à la poire. Ils retrouvaient, à l'entrée de La Closerie, d'autres fumeurs qui avaient eux aussi abandonné leur siège. Au lieu d'un réveillon, il y en avait deux : celui des fumeurs dehors et celui des non-fumeurs dedans. Lequel était le plus sympa ? Aucun doute : l'ambiance était meilleure chez les fumeurs. Pas difficile de comprendre pourquoi. Depuis l'enfance, on nous a interdit de quitter une table au milieu du déjeuner ou du dîner. Alors qu'on a si souvent envie de le faire. Pour la première fois dans l'histoire de la politesse, les gens ont le droit, à condition d'être fumeurs, de laisser en plan les autres convives. Le plaisir qu'ils en retirent est à la hauteur des persécutions qu'on leur fait subir depuis plusieurs années. Au fond, qui sont les non-fumeurs restés dans la salle ? Des gens à cause de qui les fumeurs ne peuvent plus fumer dans les bars, les boîtes de nuit, les aéroports, les gares et les restaurants. Ils ne s'en rendaient pas compte avant de se retrouver tous ensemble sur le trottoir, mais ils les haïssent. En écrasant leur mégot, ils se font un petit signe de connivence : ils vont retourner faire la gueule aux non-fumeurs pendant une vingtaine de minutes, puis reviendront rigoler entre eux en plein air enfumé. Ce n'est pas encore la guerre civile, mais c'est déjà l'incivilité.

La Closerie était plus riante, quelques jours plus tôt, avec un ami suisse, le journaliste de La liberté de Fribourg , Pascal Bertschy, sa ravissante épouse brésilienne, Tania, une amie de celle-ci, Maria, également brésilienne, et son fils de 12 ans, Rafael, qui a débarqué de São Paulo en septembre dernier et parle déjà un excellent français avec l'accent suisse. Je ne sais pas qui parmi nous était fumeur. Rafael, peut-être ?-mais comme nous avions tous déjà pris un train ou un avion long-courrier, nous avions appris à ne pas fumer pendant plusieurs heures et nous sommes restés ensemble, des huîtres merveilleuses aux adorables profiteroles. La Closerie, c'est de mieux en mieux, surtout entre gens de bonne compagnie. Peut-être ne les trouve-t-on plus qu'en Suisse. Et au Brésil.

Parmi les fumeurs du 13 janvier, il y avait Carole Chrétiennot et Stephanie Janicot, fondatrices du prix Lilas. Carole est la directrice de communication de La Closerie et du Flore. Stéphanie est romancière chez Albin Michel et journaliste à Muze . Le prix Lilas est un jury de femmes qui couronne chaque année un roman de femme. Les jurées-parmi lesquelles Amanda Sthers, Isabelle Alonso, Michèle Fitoussi et Adélaïde de Clermont-Tonnerre...-se réunissent à La Closerie des lilas, reçues par le propriétaire, Miroslav Siljegovic, dont l'éloge n'est pas à faire, vu son nom serbe. Cette année, le problème de la cigarette se posera également pour elles. Au lieu de deux réveillons, il y aura deux réunions : celle des fumeuses et celle des non-fumeuses. D'après mes informations, les fumeuses sont beaucoup plus nombreuses que les non-fumeuses. Elles feront la loi. Le montant du prix est de 4 000 euros, que la lauréate devra manger à La Closerie, malgré son probable régime.

12/01/2008 - Libération : Les bars à chichas défendent leur «rôle social» 

http://www.liberation.fr/actualite/societe/303417.FR.php
Correspondance à Orléans MOURAD GUICHARD
UOTIDIEN : samedi 12 janvier 2008

Le narguilé doit-il être visé par la loi antitabac au même titre que la cigarette ou le cigare ? Selon l'Union des professionnels du narguilé (UPN), la réponse est évidemment non. Depuis son entrée en application, des formes de résistance voient le jour. A Orléans (Loiret), Mohamed Bennis, propriétaire du salon de thé à chichas Chez Razade, a choisi d'ignorer la loi. «Elle ne parle pas du tout du chicha», affirme cet homme d'origine marocaine. Mohamed laisse toujours sa clientèle profiter de volutes de tabac parfumé. «80 % de ma clientèle est constituée de jeunes d'origine maghrébine», dit-il. «Si demain je leur refuse ce plaisir, que vont-ils faire ? Ils sont interdits de séjour pour délit de faciès dans la plupart des bars branchés, des boîtes de nuit. Nos établissements ont un rôle social.»

Convocation. Gérard Bédu, propriétaire du bar l'Atelier et initiateur d'une pétition appelant «au respect des libertés individuelles», soutient son voisin : «Celui qui rentre dans un bar à chichas sait où il met les pieds. Que l'on arrête d'emmerder ces propriétaires de lieux qui sont, comme n'importe quel bar, des espaces privés .» Mais à Orléans, préfecture et forces de l'ordre ne l'entendent pas de cette oreille. Jeudi après-midi, Mohamed était convoqué au commissariat pour un rappel à la loi. S'il n'obtempérait pas, il était passible de 135 euros d'amende par infraction constatée - le client à 68 euros - et d'une fermeture administrative. «J'ai donc décidé de suspendre cette activité le temps qu'aboutissent les pourparlers entre l'UPN, le ministère de la Santé et celui des Finances», explique le propriétaire, un peu résigné.

De son côté, le syndicat, qui représente officiellement les 800 salons de thé hexagonaux embauchant 4 000 salariés, marque sa volonté de ne pas laisser mourir ces lieux de «vie culturelle».

Myriam Soltani, correspondante de l'UPN pour le Sud-Ouest, s'en fait la porte-parole : «Nous avons eu une rencontre au ministère des Finances, mardi dernier, qui a tourné au fiasco. Nos interlocuteurs nous ont bien fait comprendre qui était le chef. Propriétaire de la Rose des sables, un salon situé à Bordeaux, Myriam Soltani cite des exemples récents : «A Aix-en-Provence, le commissaire s'est déplacé en personne dans tous les établissements pour procéder à des intimidations. A Paris, une vingtaine de policiers ont débarqué dans un autre salon où l'UPN tient habituellement ses réunions.»

Endettement. Si Mohamed et d'autres propriétaires d'établissements à chichas pourraient se contenter d'une indemnisation permettant de changer d'activité, Myriam Soltani, elle, milite pour le maintien des bars à narguilés. «Près de chez moi, un salon a tenté une reconversion hasardeuse. Il s'est mis à proposer des desserts et du champagne, mais la formule n'a pas pris. Nous avons le couteau sous la gorge. Certains entrepreneurs se sont endettés lourdement, d'autres ont hypothéqué leurs biens immobiliers créant, de fait, des drames familiaux.» Exaspérée par les perspectives de faillites, la profession se dit prête à envisager les formes d'actions les plus radicales afin d'obtenir une dérogation ministérielle. «Au Canada, cette activité est considérée comme une spécificité culturelle. Ici, du jour au lendemain, la loi fait de nous des clochards.»

13/12/2007 - Rue 89 : La BD fumeuse et non fumeuse

http://www.rue89.com
La BD qui arrête de fumer... et celle qui continue
Par Yann Guégan (Rue89)    11H49    13/12/2007

Alors que les intoxiqués écraseront leurs derniers mégots dans les cafés et restaurants dans quelques semaines, deux fumeuses racontent leur addiction en bande dessinée. L'une a arrêté, l'autre pas. A lire avant de se décider.

La cigarette est une bénédiction pour les dessinateurs. Elle occupe les doigts de Marjane Satrapi pendant ses savoureux échanges avec sa grand-mère dans "Persepolis". Elle accompagne le "Monsieur Jean" de Dupuy et Berberian dans ses mélancoliques insomnies. Et sa fumée envahit les cases du "Gorazde" de Joe Sacco, dessinant des volutes pop au-dessus de ses personnages, qui tuent l'ennui en attendant la fin de la guerre de Bosnie.

Trois exemples piochés dans ma bibliothèque, mais qu'on pourrait multiplier (d'ailleurs, n'hésitez pas à le faire dans les commentaires). En ces temps de prohibition rampante, la BD va-t-elle enfin écraser sa cibiche, comme Lucky Luke lui-même, forcé de troquer son éternel mégot contre un brin d'avoine?

Bon coup éditorial

Début de réponse avec deux livres, l'un déjà sorti, "J'arrête de fumer", de Cati Baur, et l'autre à paraître en janvier, "Elles ne vont pas se fumer toutes seules, Lettre d'amour de rupture d'amour de rupture à une très mauvaise habitude", d'Emily Flake (ce dernier est en cours de traduction, les pages reproduites ici sont en anglais).

'J'arrête de fumer', de Cati Baur.
'Elles ne vont pas se fumer toutes seules
"Et malgré tout, ouais, j'aime fumer, je sais, c'est con à dire.
Mais putain, c'est vrai."

Pour le premier, on suspecte d'abord le bon coup éditorial, le cadeau-de-Noël-à-offrir-au-tonton-fumeur. Sauf que l'auteur n'est autre que la fameuse blogueuse BD Princesse Capiton, dont les poses alanguies et les histoires de filles font le bonheur des accrocs à son blog "Au tout petit hasard des mots". Une dessinatrice habituée à raconter ses petits morceaux de vie dans de courtes histoires joliment mordantes.

Cati Baur reste dans cette veine douce-amère dans son journal de bord de néo-non-fumeuse. Le propos d'Emily Flake est plus radical, et l'ambiance nettement plus âpre, avec croquis de poumon goudronné et gros plan sur ses lèvres ravagées de tireuse de clopes.

Graphiquement, le contraste est aussi saisissant. Chez Baur, l'ambiance est cosy, les traits arrondis et les décors tout en touches de gris. Flake, elle, se dessine sans fioritures, en noir et rouge sur fond blanc, gardant les mêmes valeurs de plan au fil des pages.

"Mieux vaut en griller une que de tuer un hamster"

Alors, tout oppose Cati et Emily? Eh non! Parce que ces deux livres sont d'abord le récit de leur tendre amour pour Sister Nicotine. Fumer tue, d'accord, mais la cigarette a aussi ses avantages, rappelle Cati Baur:

    "Les non-fumeurs ne peuvent pas comprendre, mais la clope est comme une vieille copine. On est jamais seul, avec une cigarette. Ou, au contraire, il n'y a pas mieux pour goûter la solitude. Elle aide à faire le point. (...) Elle est une béquille en cas de grosse colère, de tristesse. Mieux vaut en griller une que de tuer un hamster (quoique...) "

'J'arrête de fumer', de Cati Baur.
'Elles ne vont pas se fumer toutes seules
"Ce... ce n'est pas une toux de fumeur (reuh, reuh),
juste un rhume, c'est tout. Un mauvais rhume"
"Ce n'est pas à moi de vous dire que cette histoire a vraiment un côté sombre. On ne va pas prétendre que votre amant ne vous bat pas."

Emily Flake se voit mal renoncer au trio "un bourbon haut de gamme, des tranches de prosciutto et une cigarette": "C'est comme si des anges se retrouvaient pour lancer une soirée dans votre bouche." "En fait, on devrait dire 'long comme un jour sans clope'", conclut Cati Baur.

"Par défaut, le non-fumeur est sentencieux/intolérant/chiant tout court"

Si la seconde a réussi à arrêter (pour tout vous dire, elle est enceinte), la première a essayé, et connaît aussi les affres du sevrage plus ou moins sauvage. Et les deux dessinatrices se rejoignent aussi pour condamner les abstinents, quitte à y mettre une bonne dose de mauvaise foi, comme le reconnait elle-même Cati Baur:

    "Par défaut, le non-fumeur est sentencieux/intolérant/chiant tout court (...). Le non-fumeur est sans faille, lui. La clope, c'est une belle preuve de vulnérabilité, de non-maîtrise de sa volonté, tout ça... C'est comme être gros, un peu. Oui mais voilà, c'est tellement plus humain, d'avoir une faille."

D'accord, d'accord, mais si on veut quand même arrêter, on fait comment? Il faut le prendre comme un défi, estime Cati Baur:

    "Si arrêter de fumer était facile, quelle satisfaction pourrait-on en tirer? Le plaisir de fumer est hélas toujours gagnant face à la représentation mentale d'une paire de jolis poumons roses. En revanche, le fait d'avoir accompli un truc pas gagné d'avance, ça booste l'ego."

Pour Emily Flake, l'arrêt passera (peut-être) par un enterrement en bonne et due forme de la dernière cigarette de son dernier paquet. Histoire de dire adieu dignement à un être (de plus en plus) cher, qui a rendu beaucoup de services mais qui avait un peu trop tendance à taper l'incruste.

? J'arrête de fumer de Cati Baur - éd. Delcourt - 9,80€.
? Elles ne vont pas se fumer toutes seules - éd. Ça et là - 112p., 10€.
? Et sur le même thême, le réjouissant brûlot de Charb, "J'aime pas les fumeurs" (Hoëbeke, 10,50€).

12/12/2007 - Ouest France : Les bars à narguilés bientôt partis en fumée ?


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